L'aviation israélienne a bombardé lundi soir la bande de Gaza, en représailles à des tirs de projectiles, tandis que le Hamas se disait disposé à réinstaurer une trêve à condition qu'Israël «cesse son agression» contre le territoire palestinien.

Une série de raids aériens a visé un centre de la police du Hamas, dans le nord du territoire, des terrains d'entraînement de sa branche paramilitaire, les Brigades Ezzedine al-Qassam, ainsi qu'une usine de matériaux de construction dans la périphérie de la ville de Gaza, selon des témoins. Au moins un autre site a été touché près de la ville de Khan Younis, au sud.

Les bombardements ont blessé dix-sept personnes, dont sept femmes et deux jeunes enfants, la plupart légèrement, a déclaré à l'AFP le porte-parole des services d'urgence dans la bande de Gaza, Adham Abou Selmiya.

L'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat.

Les Brigades al-Qassam avaient auparavant fait savoir qu'elles étaient prêtes à remettre en vigueur un cessez-le-feu si Israël cessait ses attaques.

«Si l'ennemi stoppe l'escalade et son agression contre notre peuple, alors nous mettrons en oeuvre le consensus national palestinien», a indiqué un communiqué en faisant allusion à une trêve annoncée par le mouvement islamiste en janvier 2009 à la suite de l'opération israélienne «Plomb durci».

«Mais l'ennemi paiera un lourd tribut s'il poursuit son agression et ses crimes contre notre peuple dans la bande de Gaza», ajoute le bras armé du Hamas.

Dans un communiqué, un porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou, a confirmé que son mouvement était déterminé à respecter la trêve avec Israël, avec le soutien des autres factions à Gaza, en faisant état d'«un consensus parmi elles sur la sécurité» dans le territoire.

Les raids de représailles israéliens et les déclarations du Hamas surviennent au moment où la confrontation entre le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza et Israël menace de dégénérer en crise aiguë.

En fin d'après-midi, l'armée de l'air israélienne avait déjà conduit un raid contre le territoire palestinien, qui a fait un blessé léger, à l'est de la ville de Gaza, selon des sources médicales. Elle a visé un atelier de réparation auto appartenant au puissant clan des Dogmoush, une famille liée à la mouvance islamiste radicale, d'après des témoins.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé un «tunnel terroriste» qui devait servir à lancer des attaques contre le territoire israélien.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un projectile tiré de la bande de Gaza avait atterri dans le sud d'Israël, quelques heures après l'explosion d'une roquette dans la ville israélienne d'Ashkelon, proche de la frontière. Ces engins n'ont pas fait de victime.

Samedi, les Brigades al-Qassam avaient tiré une cinquantaine d'obus vers le territoire israélien pour, selon elles, venger la mort de deux de leurs militants lors d'une frappe aérienne les précédents jours à Gaza, rompant ainsi la trêve de fait qu'elles observaient depuis plus de deux ans.

Ces tirs du Hamas, qui ont fait deux blessés légers et des dégâts mineurs, étaient d'une ampleur sans précédent depuis la dévastatrice offensive israélienne «Plomb Durci» de décembre 2008/janvier 2009 contre la bande de Gaza.

Lundi, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Dany Ayalon, a averti qu'Israël s'en prendrait aux dirigeants du Hamas si les tirs de Gaza continuaient.

La reprise des hostilités entre le Hamas et Israël survient au moment où le mouvement islamiste et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas basée à Ramallah (Cisjordanie) tentent d'opérer un rapprochement après des manifestations réclamant la fin des divisions interpalestiniennes.