Les violations des droits de l'Homme sont courantes en Irak et les conditions des femmes et des minorités se sont détériorées, huit ans après la chute du dictateur Saddam Hussein, affirme Human Rights Watch (HRW).

En outre, selon l'étude publiée lundi soir par cette organisation basée à New York, les journalistes sont harcelés et l'objet de violences de la part des forces de sécurité et des hommes politiques, tandis que les détenus subissent des sévices.

«Aujourd'hui, l'Irak est à la croisée des chemins: ou il choisit de respecter les droits de l'Homme ou il risque de redevenir un État policier», assure Joe Stork, directeur adjoint de HWR pour le Moyen-Orient.

«Huit ans après l'invasion américaine, la condition des femmes et des minorités a empiré alors que les droits des journalistes et des prisonniers sont violés», ajoute-t-il.

Pour HRW, les droits des Irakiens «sont bafoués en toute impunité» et celui qui ose faire état des violences, commises par des responsables gouvernementaux ou des groupes armés, s'expose dangereusement.

Selon cette ONG, il y a une nette détérioration des droits des femmes alors qu'avant la guerre du Golfe de 1991 les Irakiennes jouissaient de la meilleure protection de tout le Moyen-Orient.

Le rapport note que les milices ont assassiné des femmes et relève que la violence domestique s'est accrue. Pire encore, selon HRW, celles qui cherchent protection auprès de responsables gouvernementaux risquent de subir encore plus de harcèlements et de violences. En outre le trafic sexuel est en augmentation.

Les minorités sont dans une «situation désespérée car elles sont attaquées et ne bénéficient pas de protection de la part du gouvernement». HRW reproche aussi à l'Etat de ne pas agir en faveur «des citoyens les plus vulnérables, comme les personnes déplacées ou les handicapés».

Par ailleurs, HRW relève que les «enquêteurs irakiens font subir de mauvais traitements aux détenus, quelles que soit leur confession, pour extorquer des aveux». Il réclame aussi l'ouverture d'une enquête «indépendante et impartiale sur les allégations de torture et de mauvais traitements».

HRW a interrogé pour son rapport 178 Irakiens de différentes professions et milieux sociaux, dont des personnes ayant subi des violences, dans sept villes du pays en avril 2010.