La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, a assuré mardi à Jérusalem que l'objectif de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien d'ici septembre était encore tenable, même s'il représentait «un défi».

«C'est une échéance que tout le monde a acceptée», a déclaré Mme Ashton aux journalistes, en référence au délai d'un an fixé au début des négociations de paix lancées le 2 septembre 2010 à Washington.

«Je pense que nous devons essayer d'atteindre cet objectif, et ce n'est pas le moment de commencer à penser à en changer», a-t-elle ajouté, en réponse à une question sur le respect de ce calendrier après la vague de contestation populaire qui traverse le monde arabe.

«C'est un défi», a néanmoins reconnu la chef de la diplomatie de l'UE, arrivée lundi soir dans la région après une visite en Tunisie.

«Nous avons assisté à des changements significatifs en Tunisie et bien sûr en Égypte, où le peuple égyptien avance vers la détermination de son avenir et où il y a une opportunité pour nous d'essayer d'avancer mieux et plus rapidement vers une résolution du problème du processus de paix au Moyen-Orient», a-t-elle ajouté.

Mme Ashton a été reçue en début de soirée à Ramallah (Cisjordanie) par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, après s'être entretenue avec le chef du gouvernement palestinien, Salam Fayyad, et le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki.

Le président Abbas a réitéré la position palestinienne selon laquelle les négociations avec Israël ne sauraient reprendre sans un gel complet de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est, selon un communiqué de son bureau.

Les pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens, relancés le 2 septembre à Washington après plus de neuf mois d'interruption, sont suspendus depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire israélien sur la colonisation.

Pour reprendre les discussions, les Palestiniens exigent un gel de la colonisation, ce à quoi M. Nétanyahou s'est refusé, et réclament des références politiques claires, dont la fin de l'occupation des Territoires palestiniens occupés en 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.

M. Abbas a également souhaité à nouveau que l'UE joue «un rôle politique» dans le processus de paix.

Dans la soirée, Mme Ashton devait ensuite rencontrer le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, après son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman mardi matin.

L'échéance de septembre correspond également au terme du plan de deux ans de M. Fayyad pour jeter les bases d'un État «viable», et à la date de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, à laquelle le président américain Barack Obama a dit vouloir voir la Palestine assister comme «nouveau membre de l'ONU».

Mme Ashton devait rendre compte à ses interlocuteurs de la réunion du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, Russie et ONU) le 5 février à Munich (Allemagne), et évoquer notamment la prochaine rencontre des émissaires du Quartette avec les négociateurs israéliens et palestiniens à Bruxelles.

Elle est attendue en Jordanie mercredi.