Une «bombe sale», une attaque nucléaire en Occident, des explosifs cachés dans des jouets... Selon les derniers documents diplomatiques révélés par WikiLeaks -et repris dans le quotidien britannique The Telegraph-, les informations partagées entre d'importants responsables en sécurité en janvier 2009 et 2010 confirment la volonté d'Al-Qaïda de perpétrer une autre attaque d'envergure en Occident.

D'après les documents, les responsables en sécurité des pays membres de l'OTAN ont conclu, en janvier 2009, qu'Al-Qaïda voulait réaliser des «bombes sales radioactives artisanales (IEDs)». Des informations captées en 2007 ont laissé entendre que l'organisation terroriste avait accompli des «avancées plus importantes» que prévues en matière de bioterrorisme. De fait, un an plus tard, l'Inde a informé les États-Unis que les terroristes avaient «la compétence technique pour fabriquer un engin explosif (qui va) au-delà de la simple bombe sale».

D'autres indices ont confirmé qu'Al-Qaïda cherchait à obtenir du matériel nucléaire qui circule en contrebande en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Plusieurs interceptions de cargaisons radioactives dans ces régions sont signalées. Un wagon de train, détecté en novembre 2007 à la frontière entre l'Ouzbekistan et le Kazakhstan en route pour l'Iran, était si radioactif qu'il n'a pu être ouvert. En septembre 2009, deux employés d'une mine d'uranium en Namibie ont été pincés avec une demi-tonne de poudre d'uranium concentré dans des sacs en plastique.

Le monde fait face à une sorte de «11 septembre nucléaire» si l'accès aux stocks d'uranium et de plutonium n'est pas protégés des terroristes, a même indiqué aux États-Unis Tomihiro Taniguchi, le directeur-général adjoint à l'Agence internationale d'énergie atomique.

Peluches explosives

Dans une seconde réunion tenue en janvier 2010, le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a évoqué la possibilité pour les terroristes se servir «d'objets destinés aux enfants pour introduire des bombes dans les avions», selon des informations reçues par ses services de renseignement.

Les terroristes, toujours selon les câbles diplomatiques, tentent de fabriquer de la nitrocellulose, produit chimique qui peut devenir hautement explosif dans certaines conditions et est indétectable par les appareils de sécurité des aéroports. Des détails sur la fabrication du produit ont été trouvés dans des manuels d'entraînement d'Al-Qaïda.

Le soldat américain Bradley Manning, accusé d'être à l'origine des fuites publiées par WikiLeaks, avait été déployé en Irak malgré l'avis contraire d'un expert médical, a rapporté hier le Washington Post. «Un expert médical psychiatrique avait recommandé (...) de ne pas (le) déployer, mais ses supérieurs directs l'ont envoyé quand même», écrit le journal, qui s'appuie sur un responsable militaire proche du dossier. Selon l'expert médical, Bradley Manning, 23 ans, souffrait de «problèmes de comportement». L'enquête menée par l'armée à ce sujet montre que le non respect des recommandations médicales «pourrait avoir contribué» à la fuite de documents diplomatiques.