Le vice-gouverneur de la province de Kandahar, bastion traditionnel des insurgés talibans dans le sud de l'Afghanistan, a été tué samedi dans la capitale provinciale Kandahar par un kamikaze à moto, a annoncé le gouverneur de la province.

«Le vice-gouverneur Abdul Latif Ashna venait de quitter son domicile et était en route vers son bureau, quand un kamikaze à moto s'est fait exploser près de son véhicule», a déclaré le gouverneur de Kandahar, Turyalai Weesa.

Un de ses gardes du corps et son chauffeur ont été blessés, ainsi que deux passants, a ajouté le gouverneur. Une cinquième personne a été très superficiellement touchée et n'a pas été hospitalisée.

«C'est l'oeuvre des ennemis de l'Afghanistan, les talibans. Ils tuent quiconque travaille pour l'avenir de l'Afghanistan, pour la reconstruction du pays», a-t-il ajouté.

Un porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi a revendiqué l'attentat auprès de l'AFP.

«Un de nos moudjahidines (...) a fait exploser sa moto piégée près du véhicule d'Abdul Latif Ashna, vice-gouverneur de Kandahar, tuant le vice-gouverneur et blessant son chauffeur et quatre de ses gardes du corps. Il n'y a pas de victimes civiles», a affirmé Yousuf Ahmadi.

Un policier qui était sur lieux, Abdel Ahmad, a confirmé de son côté à l'AFP qu'un kamikaze à moto s'était fait exploser au moment où M. Ashna sortait de chez lui.

Kandahar est l'ancienne capitale du régime taliban (1996-2001).

Depuis qu'ils ont été renversés par une coalition internationale menée par les Etats-Unis fin 2001, les talibans mènent une insurrection meurtrière en Afghanistan contre le gouvernement de Kaboul et la force internationale, forte de 140.000 hommes, qui le soutient.

Vendredi, un kamikaze s'est fait exploser en plein centre de Kaboul dans un supermarché fréquenté par les expatriés, tuant au moins huit personnes, dont trois ressortissantes étrangères.

Les talibans ont revendiqué cet attentat, le premier visant des étrangers depuis août 2010, alors qu'à l'inverse du pays, la sécurité s'était améliorée dans la capitale.

Photo archives AFP

Le vice-gouverneur Abdul Latif Ashna en 2004.