Le ministre israélien des Affaires étrangères Avidgor Lieberman travaille sur un accord de paix intermédiaire qui octroierait la moitié de la Cisjordanie aux Palestiniens dans l'attente d'un règlement final du conflit, a-t-on appris dimanche auprès d'un responsable du gouvernement.

En pleine offensive diplomatique pour obtenir la reconnaissance internationale de leur futur Etat, les Palestiniens ont immédiatement dénoncé cette initiative d'Avidgor Lieberman, le chef du parti ultra-nationaliste Israël Beytenou.

Les Palestiniens revendiquent la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est, des territoires capturés par l'Etat hébreu lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Israël a évacué ses implantations de la Bande de Gaza en 2005 mais un demi-million de colons vivent toujours en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le plan Lieberman laisserait les colonies intactes, ne confiant à l'Autorité palestinienne que 45% à 50% de la Cisjordanie, des terres supplémentaires pouvant être transférées ultérieurement, a expliqué le responsable gouvernemental qui a requis l'anonymat car le projet n'est pas finalisé.

D'après le quotidien israélien H», Avidgor Lieberman a soumis une carte au premier ministre Benyamin Nétanyahou - ce que les services du chef du gouvernement n'ont pas confirmé.

L'Autorité palestinienne est née en 1994 sur la base d'un accord de paix intermédiaire. Cependant, au fur et à mesure que les discussions en vue d'un règlement final s'enlisaient, les Palestiniens ont tourné le dos à cette approche progressive. Ils redoutent aujourd'hui que des frontières provisoires ne deviennent définitives.

Les dernières négociations israélo-palestiniennes sur un accord final ont échoué en septembre, avec l'expiration du moratoire sur les constructions de colonies - que l'Etat hébreu a refusé de proroger. Les Palestiniens refusent de retourner à la table des discussions tant qu'Israël ne stoppera pas les chantiers en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Depuis quelques mois, ils tentent de rassembler les soutiens du plus grand nombre de pays possible pour que les Nations unies reconnaissent la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme territoires du futur Etat palestinien. Le plan Lieberman vise à contrer cette stratégie.

«L'option de frontières provisoires ou d'un accord intermédiaire n'est plus sur la table», a déclaré Saeb Erekat, le responsable des négociations pour l'Autorité palestinienne. «J'appelle Lieberman à ne pas combattre l'émergence d'un État palestinien parce qu'il arrive». Pour Erekat, le plan Lieberman n'est qu'un «numéro de relations publiques». AP