Le vice-président des États-Unis, Joe Biden, a présenté jeudi la récente formation d'un gouvernement en Irak comme un signe des «progrès» accomplis par les Irakiens, lors d'une visite à Bagdad à moins d'un an du retrait prévu des forces américaines.

Le vice-président américain, qui était arrivé dans la nuit en provenance du Pakistan pour sa septième visite en Irak depuis janvier 2009, a rencontré dans la journée les principaux dirigeants irakiens, dont le président Jalal Talabani et le premier ministre Nouri al-Maliki.

Il s'agit de la première visite de M. Biden en Irak depuis l'investiture le 21 décembre du nouveau gouvernement irakien, plus de neuf mois après les élections législatives.

«Je suis ici pour célébrer avec les Irakiens les progrès qu'ils ont accomplis. Ils ont formé un gouvernement. Et c'est une bonne chose», a-t-il déclaré jeudi matin à des journalistes qui lui demandaient la raison de sa venue.

«Il reste encore beaucoup de chemin à faire», a-t-il cependant ajouté à l'ambassade des États-Unis, située dans la Zone verte, un secteur ultrafortifié au coeur de la capitale irakienne.

Signe des difficultés que traverse toujours l'Irak, au moins deux personnes ont été tuées à Bagdad et 13 blessées par trois bombes artisanales, dont deux dans le centre de la ville.

Pour autant, M. Maliki a assuré lors de son entrevue avec M. Biden que l'Irak était «capable de relever le défi de la sécurité», selon un communiqué diffusé par son bureau.

Depuis la fin de la mission de combat de l'armée américaine le 31 août, la police et l'armée irakiennes assument seules les missions de sécurité en Irak, mais elles continueront de bénéficier jusqu'à la fin de l'année de l'expertise de l'armée américaine, qui se concentre désormais sur la formation et le conseil des forces locales.

Les États-Unis, qui comptent toujours près de 50 000 militaires en Irak, devront avoir retiré leur contingent le 31 décembre, selon un accord bilatéral.

«M. Maliki apprécie les efforts de l'administration américaine et du vice-président pour aider l'Irak à se débarasser des sanctions et à sortir du Chapitre VII» de la charte de l'ONU, indique le communiqué.

Le Conseil de sécurité a levé en décembre une série de sanctions imposées à l'Irak après l'invasion du Koweït en 1990, mais celles encore en vigueur le resteront tant que Bagdad n'aura pas réglé avec son voisin une série de contentieux portant notamment sur les frontières.

M. Biden est ensuite allé rencontrer M. Talabani au palais présidentiel puis le président du Parlement, Oussama al-Noujaïfi.

Le vice-président américain avait multiplié l'an dernier les initiatives diplomatiques pour débloquer la crise irakienne. Mais un mois après la formation du gouvernement, dix portefeuilles n'ont toujours pas été attribués.

M. Biden devait rencontrer dans la journée, selon la Maison-Blanche, le chef de file de la liste laïque Iraqiya, Iyad Allawi, qui a longtemps convoité l'année dernière le poste de premier ministre.

Cette visite intervient une semaine après le retour en Irak, après quatre ans d'un exil volontaire en Iran, du jeune chef radical chiite Moqtada Sadr, dont l'ancienne milice a plusieurs fois affronté les forces américaines en Irak.

Lors de son premier discours après son retour, samedi au sud de Bagdad, Moqtada Sadr, dont le courant compte six ministres au gouvernement, a encore appelé ses partisans à «résister» par tous les moyens aux forces américaines.