Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a demandé des «excuses» au groupe de presse Axel Springer (Bild) pour lequel travaillent deux journalistes allemands détenus en Iran depuis octobre, dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel qui paraît lundi.

Interrogé sur ce qui pourrait accélérer un retour des deux Allemands dans leur pays, M. Salehi a suggéré que «si l'éditeur et la rédaction en chef reconnaissaient avoir commis une erreur, ce serait un geste très utile».

Ils devraient également «s'excuser pour cela, plutôt que de déformer les événements. Et faire en sorte que cela ne se reproduise plus», a-t-il ajouté.

Si cela ne tenait qu'à lui, l'affaire serait réglée «en quelques secondes», mais il ne peut que «promettre que les procédures judiciaires seront menées rapidement et dans l'équité», a-t-il conclu.

La direction du groupe de presse Axel Springer et la rédaction en chef de l'hebdomadaire Bild am Sonntag ont salué dans un communiqué les déclarations du ministre iranien, «plus particulièrement le fait que l'espoir d'un retour rapide de nos deux reporters surgisse».

«Le conseil de surveillance, le conseil d'administration et la rédaction en chef sont prêts à discuter n'importe quand, personnellement, des questions pertinentes avec le ministre, M. Salehi, à Téhéran ou dans la ville de son choix», ajoute le groupe dans son communiqué.

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle s'est quant à lui réjoui que son homologue iranien «envisage une résolution de cette affaire dans un futur assez proche».

Il y a quelques jours, M. Westerwelle l'avait remercié pour son «soutien» qui avait permis aux journalistes détenus de recevoir la visite de leurs proches fin décembre, à Tabriz.

Dans son interview au Spiegel, M. Salehi a d'ailleurs «cordialement invité M. Westerwelle à venir en visite à Téhéran». «Nous devrions parler de tous les sujets, y compris de celui-ci, avec un respect mutuel», estime-t-il.

Les deux Allemands ont été arrêtés en octobre à Tabriz, alors qu'ils interviewaient le fils et l'avocat de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à la lapidation, pour laquelle la communauté internationale s'est mobilisée.

Les autorités iraniennes reprochent aux deux Allemands d'être entrés en Iran en tant que touristes et non en tant que journalistes.

Les journalistes étrangers doivent obtenir une autorisation spéciale du ministère de la Culture pour pouvoir travailler en Iran. Les journalistes allemands ne l'avaient pas demandée.