Le nombre global d'Irakiens tués dans les violences dans leur pays a légèrement augmenté en 2010, après plusieurs années de baisse continue, selon des statistiques annoncées samedi par le gouvernement irakien.

Un total de 3605 civils et membres des forces de sécurité irakiennes ont perdu la vie en 2010 du fait des violences, contre 3481 en 2009, selon un décompte effectué après l'annonce par les ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé de leur bilan pour le mois de décembre.

Les ministères ont indiqué que 151 Irakiens avaient été tués en décembre, dont 89 civils, 41 policiers et 21 militaires, ce qui fait de ce mois le moins meurtrier depuis novembre 2009. Il s'agit également du cinquième mois consécutif de baisse du nombre de morts en Irak.

S'il est en augmentation, et s'il prend aussi en compte les décès au sein des forces de sécurité, le bilan officiel des Irakiens tués dans les violences en 2010 demeure inférieur à celui annoncé jeudi par l'ONG internationale Iraq Body Count (IBC), qui a fait état de 3976 civils tués.

Cette légère augmentation du nombre de morts en 2010 marque un coup d'arrêt à la baisse ininterrompue constatée depuis 2008, alors que les forces américaines, qui avaient envahi le pays en 2003, doivent le quitter d'ici la fin de l'année.

Le nombre d'Irakiens tués en 2010 demeure nettement inférieur aux niveaux atteints au plus fort des violences confessionnelles, comme en 2007, année où les ministères irakiens avaient fait état de 17 956 morts.

Les statistiques annoncées par le gouvernement indiquent -comme l'observait IBC- une baisse du nombre de civils tués en 2010. Ils ont été 2505 à mourir, contre 2800 en 2009.

En revanche, ils montrent une nette augmentation du nombre de policiers (671 contre 456) et de militaires (429 contre 225) tués en 2010. Les forces de sécurité irakiennes ont été la cible de plusieurs attaques d'envergure en 2010 et elles ont été de plus en plus amenées à opérer seules.

L'armée américaine a officiellement terminé fin août sa mission de combat en Irak. Les 50 000 militaires américains toujours déployés peuvent toujours être amenés à combattre si les forces irakiennes sollicitent leur aide, ou si elles sont attaquées, mais leur mission consiste désormais principalement dans la formation et le conseil de l'armée et de la police irakiennes.

Selon les chiffres annoncés par les ministères, 7713 Irakiens ont également été blessés en 2010, dont 5047 civils, 1487 policiers et 1179 militaires.

Enfin, 710 insurgés ont été tués, contre 535 en 2009, et 6790 ont été arrêtés, contre 7075 l'année précédente.

Dans son rapport annuel, Iraq Body Count (IBC) redoutait «la persistance dans les années à venir d'un conflit de faible échelle qui continue de tuer un nombre similaire de civils.»

De nombreux observateurs ont attribué la persistance des violences en Irak à la longue crise politique qui a suivi les législatives de mars, les deuxièmes depuis la chute de Saddam Hussein.

Les Irakiens ont dû patienter neuf mois avant d'avoir un nouveau gouvernement.

Sa formation en décembre n'a cependant pas mis fin à l'instabilité, comme l'a montré la vague d'attentats, jeudi, au cours de laquelle une quinzaine de maisons appartenant à des chrétiens de Bagdad ont été la cible de bombes, faisant deux morts et 16 blessés.