L'émissaire américain George Mitchell a espéré mercredi au Caire des discussions «substantielles» avec Israéliens et Palestiniens pour faire sortir de l'impasse un processus de paix que Washington tente de relancer avec peine.

M. Mitchell, qui a entamé lundi une nouvelle tournée régionale, s'est entretenu avec le président égyptien Hosni Moubarak, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa et le premier ministre qatari cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, qui préside le comité de suivi de la Ligue.

Ce comité devait se réunir mercredi au Caire en présence du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour faire le point sur les efforts visant à surmonter le blocage, après l'échec des États-Unis à obtenir d'Israël un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée.

«Les parties ont indiqué qu'elles voulaient que les Etats-Unis continuent leurs efforts et dans les jours à venir nos discussions avec elles seront substantielles», a indiqué M. Mitchell à la presse après son entretien avec M. Moubarak.

Il s'agira de discussions séparées «en vue de faire des réels progrès dans les tout prochains mois sur les questions-clés d'un accord-cadre», a-t-il dit, rappelant qu'en septembre les deux camps avaient «décidé ensemble de travailler à des compromis fondamentaux» ouvrant la voie à un «traité de paix final».

«Cela reste notre objectif», a-t-il assuré.

Les négociations de paix directes avaient été relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de blocage et une série de pourparlers indirects qui n'avaient pas abouti. Elles ont été suspendues fin septembre en raison du refus israélien de prolonger un gel de la colonisation, une exigence des Palestiniens pour les reprendre.

M. Moubarak a aussi reçu au Caire M. Abbas et s'est entretenu au téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de «l'impasse» dans les négociations de paix, selon l'agence officielle Mena.

«Nous sommes à un point où il faut parvenir à des résultats. Nous ne devrions pas attendre un changement de la politique israélienne. Nous ne devrions pas continuer à seulement espérer ou à courir après une carotte», a dit M. Moussa après sa rencontre avec M. Mitchell.

«Nous voulons que le président (Barack) Obama réussisse. Mais Israël a provoqué l'échec des efforts de paix et nous doutons que les choses aillent dans la bonne direction», a-t-il ajouté.

Mardi à Ramallah en Cisjordanie, M. Mitchell avait présenté à M. Abbas les dernières «idées» de l'administration Obama pour tenter de sauver le processus de paix. Il avait reconnu l'existence de «très nombreuses difficultés».

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui a renoncé à exiger d'Israël un gel de la colonisation, propose désormais de reprendre des négociations «indirectes», exhortant les deux parties à s'attaquer «sans retard» aux questions de fond (frontières, réfugiés, Jérusalem).

Selon un responsable palestinien, M. Abbas a réclamé «des garanties américaines sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes», y compris «un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est» dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.

Face au blocage, les Palestiniens ont commencé à explorer des alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur État sur les frontières de 1967. Le Brésil et l'Argentine ont accédé à cette requête et l'Uruguay a annoncé son intention de le faire en 2011.

Côté israélien, M. Nétanyahou a estimé que son entretien avec M. Mitchell avait permis de «discuter des moyens concrets de faire avancer le processus de paix».