Le manque de coopération du Pakistan est un obstacle majeur au succès des États-Unis et de l'OTAN dans la lutte contre les talibans en Afghanistan selon deux rapports des services de renseignements américains, rapportent mercredi le New York Times et le Los Angeles Times.

Ces deux rapports, l'un sur l'Afghanistan, l'autre sur le Pakistan, présentent une vision bien plus pessimiste de la situation que le rapport d'évaluation qui doit être dévoilé jeudi par la Maison-Blanche, affirment les quotidiens.

Selon la Maison-Blanche, la situation s'est améliorée sur le terrain depuis l'annonce de l'envoi de 30 000 hommes supplémentaires en décembre 2009 même si des «difficultés» subsistent, notamment dans le sud et l'est du pays.

En dépit des frappes de drones dans les zones tribales de l'ouest du Pakistan, le manque de volonté des Pakistanais de s'en prendre à ces bastions insurgés permet toujours aux talibans de franchir impunément la frontière pour s'attaquer aux forces de la coalition internationale et de se réfugier après au Pakistan, indiquent ces rapports, selon les deux quotidiens.

Ces rapports constituent une synthèse des renseignements recueillis par 16 agences de renseignement du pays, dont la CIA et l'Agence de renseignement de la Défense (DIA). Ils ont été présentés à la Commission du renseignement du Sénat, croient savoir le New York Times et le Los Angeles Times.

Lors d'une récente tournée en Afghanistan, le secrétaire à la Défense Robert Gates s'était montré optimiste, se disant «convaincu» que la stratégie mise en place il y a un an fonctionnait.

Pour des responsables du Pentagone, ces deux rapports sont périmés, s'appuyant sur des données s'arrêtant au 1er octobre, alors que la totalité des renforts décidés en décembre venait d'arriver, et ne prennent pas en compte de récents succès dans les provinces de Kandahar (sud) et du Helmand (sud-ouest), bastions historiques de l'insurrection talibane.

Ils ont été réalisés par des analystes basés à Washington qui manquent de perspective sur la situation sur le terrain, a ajouté l'un d'eux.