Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahu a accueilli favorablement lundi une proposition américaine de revenir à des négociations indirectes avec les Palestiniens après l'échec de Washington à obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie occupée.

«Les États-Unis ont compris au bout d'un an et demi que les discussions sur la question mineure de la construction dans les implantations ne menaient à rien», s'est félicité le chef du gouvernement lors d'une conférence économique à Tel-Aviv.

«Ils ont compris qu'il était important d'aborder les vrais problèmes, y compris les questions de fond qui sont au coeur du conflit entre nous et les Palestiniens», a-t-il ajouté.

Il a espéré que des négociations indirectes permettront de rapprocher les positions des deux camps pour déboucher sur des pourparlers directs avec l'objectif de parvenir à «un accord cadre pour la paix».

M. Nétanyahu a fait ces déclarations quelques heures avant de recevoir l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, chargé par Washington d'une nouvelle navette dans la région à partir de lundi.

A l'issue de trois heures d'entretiens dans la soirée à Jérusalem, le bureau de M. Nétanyahu a indiqué que la discussion avait été «positive». «Le Premier ministre s'est déclaré prêt à parler de tous les sujets de fond dans les semaines et mois qui viennent pour parvenir à notre objectif commun, à savoir la paix et la sécurité», a ajouté le bureau.

M. Mitchell a de son côté évoqué la nécessité de parvenir à un accord cadre qui établira «les compromis fondamentaux sur toutes les questions concernant le statut permanent et ouvrira la voie à un traité de paix final».

Face à l'échec de la stratégie de l'administration Obama, qui n'a pas réussi à obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a proposé une relance des négociations indirectes pour sortir le processus de paix de l'impasse, exhortant les deux parties à s'attaquer «sans retard» aux questions de fond.

Israël a refusé de prolonger un moratoire de dix mois sur la construction dans les implantations de Cisjordanie alors que l'Autorité palestinienne exigeait un gel total de la colonisation pour continuer le dialogue direct relancé difficilement début septembre sous l'égide des Etats-Unis.

Un marchandage israélo-américain sur un nouveau gel de trois mois de la colonisation a finalement échoué, M. Nétanyahu exigeant des garanties écrites sur des compensations diplomatiques et militaires, garanties qu'il n'a pas obtenues.

Les dirigeants palestiniens ont accueilli très fraîchement les déclarations de Mme Clinton en vue d'une hypothétique relance du processus de paix via des négociations indirectes avec Israël.

Les Européens ont pour leur part réaffirmé lundi être prêts à reconnaître un Etat palestinien «lorsque ce sera approprié», sans parvenir à s'entendre sur des pressions plus fortes pour faire sortir les négociations de paix de l'impasse.

Auparavant, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat avait demandé à la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton la reconnaissance de l'Etat palestinien sur les frontières antérieures à l'occupation israélienne en 1967.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a réuni lundi après-midi le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), doit recevoir M. Mitchell mardi à Ramallah (Cisjordanie).

L'envoyé spécial américain partira aussitôt après pour Le Caire, où doit se tenir à sa demande une réunion de la Ligue arabe pour discuter du processus de paix.