Les forces de l'OTAN et de l'Afghanistan viennent de passer à l'attaque à l'ouest de Kandahar, dans le cadre de ce qui pourrait constituer l'une des dernières grandes offensives impliquant des troupes canadiennes avant la fin de leur mission de combat sur le sol afghan, l'été prochain.

Les troupes combinées canadiennes, américaines et afghanes ont investi un secteur problématique contrôlé par les talibans.

Le secteur aride est disputé depuis des années. Il a été à maintes reprises pris, perdu, repris ou abandonné, alors que les forces de la coalition internationale peinaient à contrôler les lieux avec seulement quelques milliers de soldats.

Des parachutistes américains de la 101e division aéroportée ont entrepris de nettoyer le secteur situé entre Zangabad et Mushan à la fin du mois d'octobre.

«Cela ne vas pas être une partie de plaisir», a affirmé le lieutenant-colonel Michel-Henri St-Louis, commandant du groupement tactique du 1er bataillon du Royal 22e Régiment.

Un bataillon afghan dirige l'opération, ayant pour nom de code Baawar, ou Assurance, avec l'appui d'unités canadiennes et américaines, qui comptent également sur le soutien de chars, d'artillerie et d'avions.

Les troupes canadiennes, américaines et afghanes ont été dépêchées sur place afin de remplacer les parachutistes et d'assurer une présence permanente dans le secteur en y établissant des bases et multipliant les patrouilles.

L'opération fait partie de la troisième et dernière phase de l'offensive entreprise par l'OTAN dans les environs de Kandahar, ayant pour nom de code Hamkari. Il est possible que ce soit la dernière fois que des Canadiens doivent prendre et tenir un secteur avant le début de leur retrait, le printemps prochain.

Le lieutenant-colonel St-Louis a dit s'attendre à ce que les troupes canadiennes doivent se battre pour chaque kilomètre de terrain pris aux talibans.

Durant les années 80, les troupes soviétiques avaient appliqué la politique de la terre brûlée dans le secteur où sont actuellement impliqués les soldats de la coalition.

Des milliers de familles avaient été contraintes de quitter les lieux, plusieurs d'entre elles à jamais. Les talibans ont depuis utilisé certains des immeubles abandonnés pour y fabriquer des bombes.

Les Américains ont dynamité certaines des demeures abandonnées, dont plusieurs cachaient des pièges explosifs.

M. St-Louis a indiqué que les soldats canadiens et afghans ne détruiraient que les immeubles représentant une menace sérieuse pour les troupes ou la population locale.

L'objectif visé est de rétablir un contact avec les villageois et d'établir un lien de confiance avec eux, a indiqué le lieutenant-colonel.

«Il y a un certain scepticisme, a-t-il cependant reconnu. Nous avons déjà essayé ça avant. Nous sommes allés là et n'y sommes pas restés.»