Israël et les pays occidentaux sont derrière les attentats qui ont tué un physicien nucléaire et blessé un autre lundi à Téhéran, a affirmé le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lors d'une conférence de presse.

M. Ahmadinejad a réaffirmé par ailleurs que le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium, au centre de son conflit avec la communauté internationale, n'était «pas négociable», à quelques jours d'une reprise prévue de discussions avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien.

«On perçoit la main des gouvernements occidentaux et d'Israël dans les attentats» qui ont visé lundi deux physiciens jouant un rôle important dans le programme nucléaire iranien controversé, a affirmé M. Ahmadinejad.

Ces deux attentats à la bombe, commis selon la même procédure, ont été immédiatement attribués par Téhéran à Israël et aux États-Unis, accusés de vouloir saboter un programme nucléaire dont les Occidentaux redoutent qu'il ne dissimule un objectif militaire malgré les dénégations iraniennes.

M. Ahmadinejad a réaffirmé à cet égard que le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium, au centre de son conflit avec la communauté internationale, n'était «pas négociable».

L'Iran a «le droit d'enrichir de l'uranium et de produire du combustible (pour ses installations nucléaires) et ce droit n'est pas négociable», a-t-il déclaré.

L'Iran est sous le coup de plusieurs condamnations du Conseil de sécurité de l'ONU et de sanctions économiques et politiques internationales sévères pour son refus d'abandonner son programme d'enrichissement d'uranium.

Téhéran et les grandes puissances du groupe des 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) doivent en principe se retrouver le 5 décembre, dans un lieu à déterminer, pour rouvrir des discussions sur la question nucléaire interrompues depuis un an.

M. Ahmadinejad a affirmé qu'il «ne pense pas qu'il y aura de problème» pour fixer le lieu de cette rencontre, qui fait par ailleurs l'objet de divergences persistantes entre les deux parties sur son ordre du jour.

Le président iranien a également affirmé que les documents de l'administration américaine relatifs à l'Iran publiés dimanche par le site WikiLeaks étaient «sans valeur» et avaient un objectif «malveillant».

«Ces documents ont été préparés et diffusés par le gouvernement américain selon un plan et dans un objectif précis. Ils font partie d'une campagne de guerre de l'information (contre l'Iran), mais n'auront pas l'impact politique désiré» par Washington, a-t-il affirmé.

WikiLeaks a diffusé dimanche soir des milliers de documents confidentiels du département d'État américain, dont un certain nombre font état de l'inquiétude des voisins arabes de Téhéran face au programme nucléaire iranien. Des pays du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite, auraient plaidé pour une action militaire américaine contre Téhéran, selon certains de ces documents.

«Nous sommes amis avec les pays de la région, et des actes malveillants n'affecteront pas nos relations», a affirmé M. Ahmadinejad.