Un homme portant un uniforme de la police afghane a tué lundi six soldats des forces internationales au cours d'une séance d'entraînement dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé l'OTAN, un responsable américain précisant qu'ils étaient américains.

«Un individu qui portait l'uniforme de la police des frontières a retourné son arme contre les soldats de la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF, de l'OTAN) au cours d'une séance d'instruction, tuant six militaires», indique l'ISAF dans un communiqué.

À Washington, un responsable américain de la défense interrogé sur le fait de savoir si les soldats étaient américains, a répondu, sous couvert d'anonymat, par l'affirmative mais s'est refusé à tout commentaire supplémentaire.

«L'assaillant a également été tué et une équipe conjointe d'Afghans et de l'ISAF mène une enquête», poursuit le texte, qui ne révèle ni la nationalité, ni l'identité des victimes, pas plus que l'endroit exact où s'est produit le drame.

Le texte ne précise pas non plus si l'assaillant est un vrai policier ou non.

Des attaques au cours desquelles de vrais ou de faux militaires ou policiers afghans tuent des soldats des forces internationales surviennent de temps à autre en Afghanistan, où les quelque 150 000 militaires servant sous la bannière de l'OTAN -américains pour plus des deux tiers- essuient leurs plus lourdes pertes en neuf années de guerre contre les talibans.

Ces six décès portent à 668 le nombre de soldats étrangers tués en 2010 (dont plus des deux tiers sont américains), l'année de très loin la plus meurtrière pour eux depuis qu'une coalition internationale emmenée par les États-Unis a chassé, fin 2001, les talibans du pouvoir.

En 2009 déjà, 521 militaires étrangers avaient été tués.

L'insurrection des talibans s'est considérablement intensifiée et étendue géographiquement ces trois dernières années. Il n'y a que très peu de véritables combats frontaux mais l'arme privilégiée des insurgés, et celle qui tue le plus de soldats étrangers, est la bombe ou la mine artisanale cachée sur le passage des convois de l'ISAF.

Au total, 2238 soldats étrangers ont péri en Afghanistan depuis fin 2001.

Les pays de l'OTAN, États-Unis en tête, ont annoncé récemment lors d'un sommet à Lisbonne, qu'ils commenceraient à retirer progressivement leurs troupes de combats d'Afghanistan à partir de l'été prochain et au cours d'un lent processus qui s'étalera jusqu'à la fin 2014, au cours duquel la coalition espère transférer la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes, district par district.

Mais de nombreux experts estiment que le pari est hasardeux et que l'armée et la police, en cours de formation, sont minées par le manque de motivation et la corruption, malgré des milliards de dollars investis à cet effet depuis fin 2001 par la communauté internationale.

Pour la seule année 2010, les États-Unis ont promis un programme massif -pour 9,2 milliards de dollars, pour accélérer la formation de l'armée et de la police afghane.

L'ISAF enquête toujours sur la mort de deux soldats américains tués le 5 novembre par balles dans leur base du district de Sangin du Helmand, au sud du pays. Ils ont essuyé ces tirs provenant de l'intérieur alors qu'ils étaient apparemment de faction la nuit et un soldat afghan de la base avait disparu.