Un missile tiré par un drone américain a tué vendredi au moins trois combattants islamistes circulant dans un véhicule dans les zones tribales du Pakistan, près de la frontière avec l'Afghanistan, ont annoncé des responsables des forces de sécurité à Peshawar.

Le tir a eu lieu au village de Pir Keley, à 10 km à l'est de Miranshah, la ville principale au Waziristan du Nord.

«C'était une attaque par un drone américain et trois militants ont été tués», a indiqué à l'AFP un responsable des forces de sécurité pakistanaises.

«On ne sait pas si une cible importante (un chef de la rébellion, ndlr) était présente dans le secteur au moment de l'attaque», a-t-il dit, en ajoutant que l'identité des victimes n'avait pas pu encore être établie.

Un autre responsable a confirmé le tir et le bilan de trois morts tandis qu'un officier de renseignement à Miranshah a fait état de quatre islamistes tués.

La campagne de tirs des drones américains Predator ou Reaper a été lancée en 2004 sur le nord-ouest du Pakistan. Elle s'est nettement intensifiée depuis l'été 2008 et les salves de missiles sont devenues parfois quasi-quotidiennes ces trois derniers mois, concentrés quasi-exclusivement sur le Waziristan du Nord où sont basés les dirigeants du réseau Haqqani, lié aux talibans et à Al-Qaïda.

Depuis début septembre, 47 salves de missiles tirées par les drones américains ont fait plus de 250 morts dans les zones tribales pakistanaises, essentiellement des insurgés islamistes selon les militaires pakistanais. Ces bilans ne peuvent être vérifiés de sources indépendantes mais des officiers et des responsables des autorités civiles locales évoquent régulièrement des «victimes civiles» collatérales.

Les responsables américains qualifient volontiers cette région pakistanaise d'endroit «le plus dangereux du monde» où, selon Washington et ses alliés occidentaux, les cadres d'Al-Qaïda planifient des attentats en Europe et aux États-Unis et entraînent leurs kamikazes.

Ils y bénéficient du soutien et de la logistique des talibans pakistanais, dont les kamikazes ont perpétré l'essentiel des quelque 400 attentats qui ont fait plus de 3800 morts dans tout le pays ces trois dernières années.

Les talibans pakistanais, à l'unisson d'Oussama Ben Laden en personne, ont décrété à l'été 2007 le jihad à Islamabad, allié-clé de Washington depuis fin 2001 dans sa «guerre contre le terrorisme».