Les forces de sécurité pakistanaises ont arrêté vendredi deux kamikazes présumés à Islamabad, a annoncé le ministre de l'Intérieur Rehman Malik selon qui des attentats contre le Parlement et une mosquée ont été déjoués.

«Nous avons déjoué un complot pour un attentat contre le Parlement et les bâtiments voisins et contre une mosquée et nous avons arrêté deux rebelles», a déclaré M. Malik sur la télévision d'État.

L'un des hommes arrêtés vient de la ville de Bannu (nord-ouest) et prévoyait de commettre un attentat suicide contre une mosquée dans une zone résidentielle où vivent des occidentaux et des Pakistanais aisés.

Le second suspect voulait attaquer le Parlement, ainsi que des bâtiments voisins situés dans l'enclave gouvernementale très protégée et des «personnalités importantes», a indiqué M. Malik.

Un responsable de la police d'Islamabad, Bani Amin, a confirmé les interpellations et qu'un attentat contre une mosquée était planifié.

«Les interpellations ont eu lieu aujourd'hui à Islamabad. Ils (les hommes) portaient des vestes pour un attentat suicide. Leur cible était une mosquée d'Islamabad», a-t-il déclaré.

Interrogé pour savoir si les deux hommes avaient des complices, M. Amin a répondu: «De toute évidence, ce genre d'individus n'agissent pas seuls et il y a tout un réseau derrière eux. Oui, nous recherchons d'autres (complices)», a-t-il déclaré.

Le Pakistan a été ensanglanté depuis trois ans par plus de 400 attentats et attaques -essentiellement suicide- qui ont fait près de 4000 morts.

La plupart des attaques ont été attribuées au Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) et à ses alliés. Le TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, a décrété à l'été 2007 le jihad contre Islamabad pour son soutien à la «guerre contre le terrorisme» de Washington.

Fief des talibans pakistanais, les zones tribales du nord-ouest, frontalières de l'Afghanistan, sont devenues un des principaux sanctuaires d'Al-Qaïda dans le monde, mais aussi la base arrière des talibans afghans. Les drones de la CIA y procèdent quasi-quotidiennement à des attaques.

Le 11 novembre, au moins 18 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans un attentat à la voiture piégée contre un immeuble abritant des bureaux de la police antiterroriste de Karachi, la grande ville du sud du Pakistan.

L'attaque a été revendiquée par les talibans pakistanais, dont les innombrables attentats contre les autorités gouvernementales et forces de sécurité avaient jusque là relativement épargné Karachi, capitale financière et mégalopole de quelque 17 millions d'habitants.