Le premier ministre libanais Saad Hariri a critiqué mardi un documentaire canadien selon lequel le tribunal de l'ONU détiendrait des «preuves» sur l'implication du Hezbollah et d'un haut responsable de sécurité dans l'assassinat du dirigeant Rafic Hariri.

«De manière générale, tout ce qui n'est pas publié officiellement par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), nous ne le commentons pas», a indiqué à la presse le premier ministre, selon un communiqué de son bureau.

«Mais personnellement, j'estime que les fuites médiatiques ne servent pas la justice», a-t-il poursuivi en référence à un documentaire de la CBC diffusé lundi.

Le TSL a été créé en 2007 par l'ONU pour identifier et juger les assassins présumés de l'ancien premier ministre libanais, tué dans un attentat à la camionnette piégée en février 2005.

Selon la CBC, les découvertes de la Commission d'enquête indépendante internationale de l'ONU sont basées sur des examens d'appels téléphoniques et montrent que des responsables du Hezbollah ont communiqué avec des propriétaires de téléphones portables utilisés pour coordonner l'explosion qui a tué Hariri.

CBC évoque également une possible collusion du Colonel Wissam al-Hassan, actuel chef des renseignements au sein de la police libanaise très proche de Saad Hariri, et qui était en 2005 chef de protocole de Rafic Hariri.

«Nous avons une totale confiance dans le Colonel Wissam al-Hassan. Il avait et a toujours notre totale confiance», a assuré M. Hariri, toujours selon le communiqué.

D'après la chaîne, un officier libanais, le colonel Wissam Eid, tué après avoir aidé l'ONU à éclaircir le mystère, avait établi l'existence d'un réseau de téléphones utilisés par les assassins.

Cet officier avait ensuite établi un lien avec une ligne fixe d'un hôpital du Hezbollah dans le sud de Beyrouth et une poignée de téléphones portables utilisés par le Hezbollah.

Une éventuelle mise en cause du Hezbollah a suscité les craintes d'un regain de violences au Liban et d'un effondrement du gouvernement d'union de M. Hariri, auquel participe le Hezbollah.