Un homme prétendant être un responsable taliban de premier plan dans les négociations avec les responsables afghans était en fait un imposteur, a rapporté mardi le New York Times.

Des mois durant, ces rencontres de haut niveau soutenues par l'OTAN ont donné l'impression de permettre des progrès, mais seulement grâce à la participation d'un homme prétendant être le mollah Akhtar Mohammed Mansour, l'un des plus âgés des responsables talibans.

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Mais il semble désormais que ces discussions n'aient pas donné de grands résultats et que les responsables américains aient abandonné tout espoir que l'homme soit Mansour ou même qu'il puisse être un responsable taliban, selon le New York Times.

«Ce n'est pas lui», a déclaré à Kaboul au journal américain un diplomate occidental très engagé dans les négociations, ajoutant: «Et nous lui avons donné beaucoup d'argent».

Le faux leader taliban, qui selon le Washington Post serait en réalité un simple boutiquier de la ville pakistanaise de Quetta, s'est entretenu avec des responsables de l'OTAN et de l'Afghanistan à trois reprises, selon ces responsables.

Il aurait même voyagé dans un avion de l'OTAN et rencontré le président afghan Hamid Karzaï dans son palais présidentiel, ce que ce dernier a démenti mardi matin, demandant aux journalistes lors d'une conférence de presse de ne pas accepter «la propagande» venant des médias étrangers.

La semaine dernière, le chef spirituel des talibans, le mollah Omar, avait nié toute participation des talibans à des négociations de paix pour mettre un terme au conflit qui dure depuis 9 ans, qualifiant ces informations de «rumeurs mensongères».

Les responsables américains ont déclaré au New York Times qu'ils doutaient de l'identité de l'imposteur depuis le début.

L'une de leurs hypothèses est que l'homme cherchait à s'enrichir. D'autres responsables ont évoqué l'idée qu'il aurait été envoyé par l'ISI, les services secrets pakistanais, qui prétendent publiquement pourchasser les talibans mais sont accusés parfois de les soutenir.