Des centaines de milliers de fidèles ont commencé dimanche à affluer à Mina, près de La Mecque en Arabie saoudite, au premier jour du hajj, qui se déroule jusqu'ici sans incident majeur.

Le nombre total des pèlerins n'a pas été encore annoncé, certaines estimations évoquant quelque 2,5 millions de fidèles. Selon les autorités, 1,7 million de musulmans ont obtenu un visa pour le hajj, auxquels s'ajoutent 200 000 fidèles du royaume saoudien et de la région du Golfe autorisés à effectuer le rite.

Agissant avec fermeté, les autorités ont lancé une campagne de chasse aux pèlerins illégaux, arrêtant toute personne qui tenterait de s'infiltrer à La Mecque. Un chauffeur risque une amende de 10 000 riyals (2667 dollars) pour chaque pèlerin illégal qu'il transporterait dans son véhicule.

L'affluence des fidèles à Mina marque le début officiel du hajj, au huitième jour du mois lunaire musulman de Dhou al-Hajja: c'est le jour de Tarwiah au cours duquel les fidèles faisaient, dans le passé, leurs réserves en eau en prévision de leur stationnement le lendemain sur le Mont Arafat.

La plaine de Mina, qui ne s'anime que cinq jours par an, la durée du hajj, abrite un camp de tentes blanches.

Lundi, les pèlerins mettent le cap sur le Mont Arafat et ses environs, situés à 10 km au sud-est de Mina, où ils consacrent leur journée à la prière. Au coucher du soleil, ils refluent vers Mouzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils passent la nuit.

Mardi, ils célèbrent l'Aïd al-Adha, qui consiste à immoler une bête en mémoire d'Abraham. Ce dernier avait failli immoler son fils Ismaïl, avant que l'ange Gabriel ne lui propose à la dernière minute de sacrifier un mouton à sa place, selon la tradition.

Les fidèles se consacrent ensuite à la lapidation des stèles représentant Satan, à Mina, à 8 km de Mouzdalifa. Il faut jeter sept pierres le premier jour sur la grande, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois (la grande, la moyenne et la petite).

Aucun incident majeur n'a été signalé ces derniers jours dans les lieux saints où 1,7 million de fidèles ont assisté vendredi à la prière hebdomadaire dans la Grande mosquée de La Mecque.

Les déplacements des pèlerins entre les lieux saints est un casse-tête récurrent pour les autorités saoudiennes, qui redoutent notamment les mouvements de panique ayant fait dans le passé des centaines de victimes.

Pour y remédier, le riche royaume pétrolier a mis les bouchées doubles pour améliorer l'infrasctructure du hajj. Ainsi, le métro de La Mecque, prévu pour entrer en service dimanche soir et relier Mina à Arafat, doit contribuer à décongestionner la circulation autour de ces sites.

Il vient compléter une série d'infrastructures, dont des passages surélevés et des tunnels, destinés à rendre fluide la circulation des fidèles pendant les différents rituels.

Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.

Al-Qaïda contre toute attaque de pèlerins

Par ailleurs, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a affirmé, dans un communiqué publié dimanche, être opposé à toute attaque dirigée contre les pèlerins à La Mecque, en réponse au ministre saoudien de l'Intérieur qui avait dit ne pas exclure une telle action du réseau extrémiste.

«Nous assurons à notre nation islamique que nous sommes contre toute action criminelle dirigée contre les pèlerins», a indiqué Aqpa dans un communiqué mis en ligne sur un site islamiste.

Le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef ben Abdel Aziz, avait déclaré mercredi qu'il n'excluait pas une opération d'Al-Qaïda pour perturber le pèlerinage annuel de La Mecque, qui doit connaître lundi son temps fort avec une journée de prière sur le Mont Arafat.