Le gouvernement américain a déployé depuis plusieurs mois des drones Predator au Yémen afin de mener la chasse aux éléments du réseau Al-Qaïda, de plus en plus actifs dans ce pays, rapporte dimanche le Washington Post.

Citant de hauts responsables américains, le quotidien indique que l'armée américaine et les agents de renseignements n'ont pas tiré de missiles à partir de ces appareils par manque d'informations sur les localisations de ces combattants.

La branche yéménite d'Al-Qaïda a revendiqué l'envoi de deux colis piégés adressés à des synagogues de Chicago et interceptés le 29 octobre dans des avions sur les aéroports de Dubaï et Londres.

Les responsables américains cités par le Post indiquent que les drones sillonnent le ciel du Yémen depuis plusieurs mois à la recherche des chefs et des éléments d'Al-Qaïda.

Mais les responsables du réseau «se terrent» depuis une série d'offensives de l'armée yéménite et de tirs de missiles de croisière américains en début d'année, a affirmé au quotidien un haut responsable du gouvernement américain.

Le journal souligne également que les responsables yéménites sont extrêmement réservés quant à ces armes, qu'ils estiment pouvoir s'avérer contre-productives.

«Pourquoi se faire des ennemis en ce moment?, s'est interrogé Mohammed Abdulahoum, un haut responsable yéménite, cité par le Post. «Il n'y a pas de rejet anti-américain au Yémen. L'Occident est respecté. Pourquoi gâcher tout cela pour une ou deux frappes, quand vous ne savez pas qui vous frappez?»

À la place, le Yémen a demandé aux États-Unis d'accélérer la livraison promise d'hélicoptères et d'autres équipements militaires, selon le journal, à qui un responsable du ministère de la Défense a confié que les États-Unis prévoyaient de quasi doubler leur aide militaire au Yémen pour la porter à 250 millions dollars en 2011.

Samedi, le secrétaire américain à la Défense a confirmé, lors d'une visite en Australie, que Washington, inquiet de l'installation d'Al-Qaïda dans ce pays, examinait la possibilité de renforcer les forces de sécurité yéménites.