Après la découverte de colis suspects en provenance du Yémen, le président américain Barack Obama a eu vite fait de désigner le principal suspect: Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

Ce n'est pas la première fois que cette filiale de l'organisation d'Oussama ben Laden donne des maux de tête aux Américains. L'hiver dernier, ce groupe avait revendiqué un attentat raté contre le vol A330 de la Northwest Airlines, à Detroit.

Établi au Yémen, le pays le plus pauvre du Proche-Orient, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) est en quelque sorte l'étoile montante de la constellation terroriste Al-Qaïda. Née de la fusion des sections saoudienne et yéménite de l'organisation, AQAP a été mise sur pied officiellement en janvier 2009.

Son but principal, selon les experts, est de renverser la monarchie de l'Arabie Saoudite et le gouvernement yéménite afin d'établir un califat islamiste dans la péninsule arabique.

Cependant, dans de nombreux communiqués, les leaders d'AQAP ont aussi déclaré la guerre aux Américains en raison de leur soutien au Yémen. «Nous disons aux Américains: puisque vous soutenez les leaders qui tuent nos femmes et nos enfants, nous sommes venus vous tuer et frapperons sans avis préalable. Notre vengeance est proche», a écrit l'organisation dans un communiqué à la suite de l'attentat raté de Detroit, en décembre 2009.

À l'extérieur du Yémen, AQAP a aussi revendiqué un attentat (lui aussi manqué) perpétré l'été dernier contre le prince Mohammed bin Nayef, chef de la sécurité de l'Arabie Saoudite.

Interrogé par La Presse, l'expert Gregory Gause, professeur à l'Université du Vermont, avait fait remarquer que les leaders d'AQAP, dont l'émir de l'organisation, Nasser Al-Wahishi, sont issus d'une nouvelle génération de combattants d'Al-Qaïda. Deux des leaders sont d'anciens détenus de la base militaire de Guantanamo Bay qui se sont joints à l'organisation après avoir subi le programme de «déradicalisation» mis sur pied par l'Arabie Saoudite afin de réintégrer les anciens combattants islamistes.

- Avec la BBC