Sept soldats de l'OTAN ont été tués jeudi en Afghanistan, dont cinq par des bombes artisanales, a annoncé le commandement de l'OTAN, ce qui porte à 588 le nombre de militaires étrangers morts dans ce pays en 2010.

Trois soldats ont été tués dans l'explosion d'une bombe artisanale - l'arme de prédilection des insurgés - dans l'ouest du pays, un dans le sud et un cinquième dans l'est, a indiqué la force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) dans un communiqué, sans dévoiler leurs nationalités.

Deux soldats ont ensuite péri dans des combats avec les insurgés dans le sud.

Les mines artisanales sont l'arme de prédilection des insurgés. Bon marché, faciles à confectionner, souvent dissimulées sur le bord des routes, elles sont responsables de 60% des pertes dans les rangs des forces internationales.

Ces nouvelles pertes interviennent au lendemain d'une journée noire pour l'OTAN, au cours de laquelle six de ses soldats américains ont été tués, dont quatre dans l'explosion d'une mine artisanale.

Ces décès portent à 588 le nombre des soldats étrangers morts dans le cadre du conflit afghan depuis le début de l'année 2010, de très loin la plus meurtrière pour les forces internationales en neuf ans de guerre, selon un bilan établi par l'AFP à partir du site Internet indépendant icasualties.org.

L'année 2009, avec 521 morts, avait déjà été l'année la plus meurtrière pour l'OTAN, confrontée depuis trois ans à une intensification considérable de l'insurrection des talibans.

Les pertes au sein des forces des 46 pays de la force de l'OTAN (Isaf) n'ont jamais été aussi élevées alors que l'OTAN a multiplié ces dernières semaines ses opérations dans la province de Kandahar (sud), un fief des talibans.

Ces derniers mois, le rythme vertigineux des pertes en Afghanistan était comparable aux pires mois de la guerre en Irak, entre avril et juin 2007. À l'époque, les États-Unis avaient également envoyé des renforts en Irak et mis en oeuvre une nouvelle stratégie de contre-insurrection.

Pour l'Afghanistan, le Pentagone et l'OTAN avaient averti qu'avec l'arrivée de troupes supplémentaires dépêchées cet été par les États-Unis et l'intensification des opérations, le nombre de soldats tués augmenterait mécaniquement.

Le président afghan Hamid Karzaï, qui tend depuis plusieurs années la main aux insurgés, a confirmé dimanche mener «depuis un bon moment» des pourparlers secrets avec les talibans dans le but de mettre fin à la guerre.

Un Haut conseil pour la paix, destiné à ouvrir le dialogue avec les insurgés, et formé de 68 membres choisis par M. Karzaï, a été créé dans ce but par une conférence nationale en juin et inauguré le 7 octobre dernier.

Un responsable de l'OTAN a révélé mercredi que les forces internationales laissaient parfois des dirigeants talibans se rendre à Kaboul pour leur permettre de parler avec le gouvernement afghan.

Le Haut conseil pour la paix a de son côté appelé jeudi l'OTAN à cesser ses opérations dans les régions où des talibans seraient prêts à négocier avec le gouvernement. «Le soutien de l'OTAN au processus de paix est essentiel», a souligné Mahsoom Stanikzaï, le secrétaire général du Haut conseil.