L'Iran a annoncé lundi qu'elle avait arrêté deux étrangers au moment où ils réalisaient une entrevue avec le fils de Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui a été reconnue coupable d'adultère et condamnée à la lapidation.

Le porte-parole des autorités judiciaires, Gholam Hossein Mohseni Ejehi, a affirmé que les deux étrangers étaient entrés au pays avec des visas de touristes et qu'ils ne possédaient aucun document attestant qu'ils étaient journalistes. Ces précisions ont été diffusées par l'agence de presse officielle de l'Iran, IRNA.

Les deux journalistes seraient vraisemblablement d'origine allemande. À Berlin, l'Association des journalistes allemands a affirmé que deux des leurs avaient été épinglés dimanche alors qu'ils interviewaient Sajjad Qaderzadeh, le fils Sakineh Mohammadi Ashtiani, âgée de 43 ans.

L'association n'a pas divulgué l'identité des deux journalistes, mais ils ont pressé l'Iran de les libérer immédiatement.

Pour l'heure, on ignore où se trouvent Sajjad Qaderzadeh et l'avocat qui représente Mme Ashtiani, Houtan Kian. Leurs téléphones cellulaires sont fermés depuis l'arrestation des deux Européens, ce qui laisse croire qu'ils pourraient être détenus.

Il y a fort à parier que ce nouveau rebondissement amènera la communauté internationale à condamner les actions du régime iranien, qui est déjà sur la sellette depuis qu'il a annoncé son refus de mettre de côté son programme d'enrichissement nucléaire.

La sentence prononcée contre Sakineh Mohammadi Ashtiani a déjà provoqué la colère des États-Unis, du Brésil et d'autres pays à travers le globe.

Les autorités iraniennes avait tenté de faire diversion en rappelant qu'elle pourrait aussi être pendue pour le meurtre de son mari, en 2005.

Le groupe de défense des droits de la personne Human Rights Watch affirme que la femme de 43 ans, mère de deux enfants, avait tout d'abord été condamnée à 99 coups de fouet en mai 2006 pour avoir entretenu une «relation illicite».

Plus tard, elle a été reconnue coupable d'adultère, un crime plus grave, et condamnée à la lapidation. Mme Ashtiani avait éventuellement retiré des aveux consentis, selon elle, sous la contrainte.