Des heurts ont opposé des jeunes Palestiniens aux forces de sécurité israéliennes vendredi, pour la troisième journée consécutive, dans des quartiers de Jérusalem-Est annexée, à majorité arabe, selon des témoins et la police.

Dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants ont jeté des pierres sur les forces israéliennes dans le quartier palestinien d'Issaouia à la suite d'une rumeur selon laquelle un bébé palestinien serait mort d'asphyxie 24 heures après un tir de grenades lacrymogènes jeudi par la police israélienne, a constaté un photographe de l'AFP.

La rumeur a été répercutée par les haut-parleurs des minarets des mosquées du quartier et des jeunes Palestiniens ont alors incendié des pneus et lancé des pierres sur les policiers, selon le photographe.

«Il y a eu en soirée des incidents mineurs à Issaouia et Silwan, et nous avons rapidement rétabli l'ordre», a affirmé le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.

Auparavant, des violences avaient éclaté dans les quartiers de Wadi Joz, Ras-al-Amoud et Silwan, où des jeunes protestataires ont lancé des pierres et parfois des bouteilles incendiaires contre les forces de sécurité israéliennes.

Ces dernières, appuyées notamment par la police montée, ont riposté en tirant des balles caoutchoutées et des grenades lacrymogènes.

La tension est vive depuis mercredi matin à Jérusalem-Est après la mort d'un Palestinien tué par balles dans le quartier de Silwan par un vigile israélien affecté à la sécurité de colons juifs.

La police israélienne a annoncé avoir arrêté dix-huit Palestiniens soupçonnés d'être impliqués dans les affrontements sporadiques qui ont touché plusieurs zones du secteur oriental de la Ville sainte ces derniers jours.

Parmi les personnes arrêtées, figurent deux cadres locaux du mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, Mamoun Abbasi et Adnan Gheit, a-t-on appris auprès du Fatah.

Dans un communiqué, le Fatah a dénoncé ces arrestations, assurant qu'il «continuerait à se battre pour protéger la population» contre les colons israéliens.

La police israélienne est en état d'alerte depuis plusieurs jours, ayant mobilisé des milliers d'hommes qui doivent rester déployés, pour la plupart à Jérusalem, jusqu'à la fin de la fête juive de Soucot (la fête des Tabernacles) la semaine prochaine.

Vendredi, en raison de la tension, la police avait préventivement interdit l'accès à l'Esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem, aux fidèles musulmans de sexe masculin âgés de moins de 50 ans.

Seuls 4000 fidèles ont en conséquence pu se rendre à la prière sur l'Esplanade, selon le Waqf, l'office des biens musulmans, responsable du site.

Les prières se sont généralement déroulées dans le calme.

L'esplanade des Mosquées abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, 3ème lieu saint de l'islam, après La Mecque et Médine. Mais elle est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de Mont du Temple.

L'accès à Jérusalem-Est et à tout le territoire israélien a par ailleurs été interdit aux Palestiniens de Cisjordanie occupée, l'armée ayant imposé depuis mardi un bouclage strict de ce territoire pour toute la durée de Soucot.