Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays est sous le coup de sanctions internationales pour son programme nucléaire, a déclaré samedi à Damas que «le front de résistance» à l'Occident se renforçait dans la région, après une rencontre avec son homologue syrien.

«Le front de résistance se renforce dans la région. Les peuples de la région appuient cette politique» menée par Téhéran et Damas, a affirmé le président iranien après un entretien de deux heures avec Bachar al-Assad à l'aéroport de Damas.

«Nous avons réalisé une grande victoire car nous avons pu mettre en échec les plans ennemis visant à modifier la carte politique» du Proche-Orient, a indiqué, sans donner plus de détails, M. Ahmadinejad avant son départ pour Alger.

Cette rencontre entre les deux chefs d'État alliés a eu lieu deux jours après la visite à Damas de l'émissaire américain pour le Proche-Orient, dont le pays tente notamment de convaincre la Syrie de prendre ses distances avec l'Iran.

George Mitchell, qui a participé aux négociations directes entre Israéliens et Palestiniens relancées le 2 septembre, a réaffirmé jeudi à Damas que l'objectif américain était «une paix globale» dans la région, «incluant la paix entre Israël et la Syrie».

«Certains sont déterminés à perturber le processus (des négociations israélo-palestiniennes) mais nous sommes également déterminés à le mener à terme», avait-il dit.

Lors de leur entretien, les présidents Assad et Ahmadinejad ont réaffirmé la solidité des relations entre Damas et Téhéran et leur attachement à les développer dans tous les domaines, selon une source iranienne à Damas.

Selon l'agence officielle Sana, ils ont jugé nécessaire «d'élever le niveau de la coopération économique notamment dans les domaines du pétrole, du gaz et des chemins de fer, et de la coopération touristique».

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 9 juin une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran, suivie de nouvelles sanctions unilatérales décidées par les États-Unis et l'Union européenne. Celles-ci visent en particulier le secteur énergétique de l'Iran.

Téhéran est soupçonné par l'Occident, les États-Unis en tête, et Israël de chercher à se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément l'Iran.

Washington, dont les relations avec Damas ont commencé à s'améliorer avec l'arrivée à la Maison Blanche du président Barack Obama en janvier 2009, espère l'aide du président Assad dans le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, et tente d'éloigner Damas de son proche allié iranien.

Les États-Unis ont aussi prié la Syrie de cesser d'armer le mouvement chiite libanais Hezbollah, soutenu également par l'Iran.

Mais de l'avis de l'analyste syrien Sami Moubaïed, «les États-Unis ne peuvent pas imposer leurs amis ou leurs alliés aux pays de la région».

«Il n'est pas possible de séparer les deux alliés (syrien et iranien) (...) les deux pays ont établi un haut niveau de coordination sur les dossiers régionaux, il n'y a pas de raison valable pour mettre fin à cette relation», a-t-il estimé.

La dernière visite de Mahmoud Ahmadinejad en Syrie remonte à février. Outre le président Assad, il avait rencontré le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas en exil Khaled Mechaal, ainsi que le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, dont le mouvement prône la lutte armée contre Israël et est accusé de terrorisme par les États-Unis.

M. Ahmadinejad est par ailleurs attendu le 13 octobre à Beyrouth, pour sa première visite au Liban depuis son élection à la présidence en 2005.