Le commandement militaire américain en Afghanistan met au point une stratégie visant à relever son seuil de tolérance en matière de corruption, révèle le Washington Post qui ajoute que la corruption à grande échelle continuera d'être combattue.

Citant des responsables de l'armée américaine, le quotidien indique que le Pentagone a conclu que l'insurrection des talibans faisait peser une menace bien plus grande sur l'Afghanistan que la corruption à petite échelle.

Le commandement militaire américain estime en outre que tenter à tout prix d'éradiquer la corruption créerait le chaos et une vacance du pouvoir que les talibans pourraient exploiter, explique le Post.

«Dans certains domaines, nous avons besoin de meneurs à poigne. Certains de ces leaders sont loin d'être parfaits», a dit un haut responsable militaire au quotidien sous couvert d'anonymat.

«Mais ils peuvent nous aider à être plus efficaces dans notre combat contre les talibans», ajoute ce responsable.

La corruption est endémique en Afghanistan. Selon le classement établi par  Transparency International, c'est le deuxième pays le plus corrompu au monde derrière la Somalie.

Fin août, le président afghan Hamid Karzaï avait dit au sénateur américain John Kerry qu'il allait respecter l'indépendance de deux organes anti-corruption qu'il avait placés sous enquête.