Le vice-président américain Joe Biden est arrivé lundi en fin d'après-midi à Bagdad pour marquer la dernière étape de la présence militaire américaine en Irak et inciter les dirigeants irakiens à sortir leur pays de la crise politique.

Plus de sept ans après l'invasion qui avait entraîné la chute de l'ex-président Saddam Hussein, les forces américaines achèvent officiellement mardi leur mission de combat en Irak, au moment où les partis politiques sont incapables de se mettre d'accord pour former un nouveau gouvernement.

Le retrait graduel de l'armée américaine, dont 4 417 militaires ont péri en Irak depuis 2003, a en outre coïncidé ces derniers mois avec une augmentation du nombre d'attentats contre les forces irakiennes, qui ont soulevé des inquiétudes quant à leur capacité à assumer seules la sécurité.

«Ca va aller pour nous, et ça va aller pour eux», a brièvement déclaré M. Biden aux journalistes qui l'interrogeaient sur ce regain de violences.

Le vice-président, dont la visite de trois jours en Irak n'avait pas été annoncée a été accueilli à l'aéroport par l'ambassadeur des États-Unis, James Jeffrey, par le commandant des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, et par le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, selon un pool de presse voyageant avec le vice-président.

«Le vice-président Joe Biden est arrivé en Irak pour participer à la cérémonie marquant le changement de commandement et le changement de mission», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Peu après son investiture, le président américain Barack Obama s'était engagé à mettre un terme le 31 août 2010 à la mission de combat des forces américaines. Il prononcera mardi un discours télévisé marquant cette date symbolique depuis le cadre solennel du Bureau ovale de la MaisonBlanche.

L'armée américaine entamera officiellement mercredi l'opération dite «Nouvelle Aube» («New Dawn»), principalement consacrée à la formation des forces irakiennes. A cette occasion, le général Lloyd Austin remplacera le général Odierno, à la tête des troupes américaines en Irak depuis septembre 2008.

«La visite du vice-président vise à renforcer l'engagement à long terme des États-Unis envers l'Irak», a affirmé la Maison-Blanche, qui note que c'est sa sixième visite dans ce pays depuis janvier 2009.

«Durant cette période les États-Unis ont réduit le nombre de leurs soldats de 144 000 à 50 000», précise-t-elle.

L'accord de sécurité conclu en novembre 2008 entre Bagdad et Washington prévoit que l'ensemble des troupes américaines aient quitté l'Irak fin 2011, un retrait qui inquiète beaucoup d'Irakiens, du fait des multiples attentats commis ces dernières semaines contre les forces irakiennes.

Le chef de l'état-major irakien en personne, le général Babaker Zebari, a  récemment jugé ce retrait prématuré, exhortant les États-Unis à demeurer dans son pays jusqu'à ce que l'armée soit complètement prête en 2020.

M. Biden doit aussi profiter de cette visite pour exhorter les principaux responsables à «achever leurs négociations afin de former le gouvernement», selon la Maison-Blanche.

Le vice-président s'entretiendra notamment avec le Premier ministre Nouri al-Maliki et l'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi, dont les listes respectives sont sorties en tête des législatives du 7 mars, les secondes depuis la chute de Saddam Hussein. Leurs ambitions sont souvent citées parmi les raisons du blocage politique actuel.

Lors de sa dernière visite, début juillet, M. Biden s'était déjà efforcé de convaincre les dirigeants de former un gouvernement incluant toutes les tendances, et capable d'éviter que le pays ne replonge dans un cycle de violences confessionnelles.

Deux mois plus tard, l'impasse demeure cependant totale entre les différents blocs.