Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a promis samedi de se venger après la mort de l'un de ses chefs militaires dans un raid aérien israélien ayant fait également huit blessés dans l'enclave palestinienne.

Plusieurs frappes israéliennes ont été menées dans la nuit en riposte à un tir de roquette palestinien vendredi contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a identifié la victime comme Issa Al-Batran, 40 ans, un de ses commandants de haut rang.

Israël avait tenté de tuer Batran dans le passé. Son épouse et ses cinq fils avaient péri dans une attaque contre leur maison lors de l'offensive israélienne de l'hiver 2008/2009 contre la bande de Gaza.

«Ces nouveaux crimes sionistes ne resteront pas impunis», indiquent les Brigades Ezzedine Al-Qassam.

Un responsable du Hamas a fait état plus tôt de la mort d'un de ses membres, tué par un missile tiré sur une caravane, près du camp de réfugiés de Magazhi, dans le centre de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a affirmé que le site en question était un «entrepôt de fabrication d'armes».

Vendredi soir tard, les avions israéliens ont tiré au moins quatre missiles contre des bâtiments utilisés par les forces de sécurité du Hamas, blessant huit personnes, dont plusieurs grièvement, selon le responsable des services d'urgence de Gaza, Mouawiya Hassanein.

Il s'agit des anciens bâtiments utilisés par le président palestinien Mahmoud Abbas avant son éviction par le Hamas de la bande de Gaza en 2007.

En prévision de nouvelles frappes, le Hamas a ordonné l'évacuation de tout son personnel chargé de la sécurité, a indiqué à l'AFP une source au sein des services de sécurité.

Les appareils israéliens ont également visé des tunnels de contrebande à la frontière avec l'Egypte, selon des témoins.

Israël, qui a pour habitude de riposter après chaque tir de roquette en provenance de Gaza, a indiqué dans un communiqué qu'il «tient le Hamas pour entièrement responsable de la terreur provenant de la bande de Gaza».

Une roquette de type Katioucha tirée de Gaza s'est abattue vendredi sur Ashkelon, dans le sud d'Israël, endommageant des voitures et brisant des vitres, selon des sources militaires.

Les Nations unies ont condamné l'attaque, estimant qu'un tir de roquette visant des civils était «totalement inacceptable» et constituait «une attaque terroriste».

Quelques minutes avant l'explosion, les quelque 125 000 habitants de cette ville située à environ 13 km de la bande de Gaza avaient été avertis par des sirènes d'alarme.

«Israël considère avec la plus grande gravité ce tir sur Ashkelon», a pour sa part déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Le nombre des tirs de roquettes contre Israël s'est considérablement réduit depuis l'offensive dévastatrice lancée du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 par l'armée israélienne contre la bande de Gaza, faisant plus de 1 400 morts palestiniens.

Une centaine de roquettes et d'obus de mortier ont atteint le sud d'Israël depuis le début de l'année, selon l'armée.

Par ailleurs, dans un autre incident samedi, deux Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens alors qu'ils cherchaient de la ferraille près de la barrière de sécurité avec Israël, a déclaré le docteur Hassanein.

L'armée israélienne a affirmé qu'ils se trouvaient dans une zone interdite et que les militaires leur ont tiré dans les jambes en voyant qu'ils ne tenaient pas compte des tirs de sommation.