Faisal Shahzad, accusé de l'attentat raté de Times Square le 1er mai en plein coeur de New York, est venu au Pakistan plusieurs fois et y a bien rencontré le chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud, a reconnu lundi le ministre pakistanais de l'Intérieur.

Avant la tentative d'attentat, «Faisal Shahzad est venu sept fois au Pakistan et a rencontré Hakimullah Mehsud et d'autres, ceux que l'on appelle les leaders des talibans», a déclaré à la presse Rehman Malik à Pabbi, dans une déclaration retransmise par les télévisions locales.

La rencontre entre Hakimullah Mehsud et Faizal Shahzad a été attestée ces derniers jours par une vidéo publiée sur internet et où l'on voit le premier, tout sourire, étreindre chaleureusement le second et lui serrer la main.

Hakimullah Mehsud dirige le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), le principal mouvement des talibans du nord-ouest, allié à Al-Qaïda et établi dans les zones tribales semi autonomes frontalières de l'Afghanistan.

Mehsud était déjà apparu dans une vidéo avec le Jordanien Humam Khalil Abu-Mulal al-Balawi, l'auteur désigné de l'attentat-suicide qui a tué sept employés de la CIA et un employé jordanien le 30 décembre dernier sur une base militaire de Khost, dans le sud-est de l'Afghanistan.

Arrêté aux États-Unis, Faisal Shahzad a plaidé coupable fin juin devant la justice américaine de terrorisme et d'avoir tenté d'utiliser une arme de destruction massive.

Le grand jury qui a préparé l'acte d'accusation a également formellement impliqué le TTP dans la préparation de l'attentat.

Faisal Shahzad a confirmé devant la justice avoir passé 40 jours, entre décembre 2009 et janvier 2010, avec les talibans pakistanais, dont cinq jours d'entraînement à la fabrication de bombes.

«Faisal Shahzad n'est pas un citoyen pakistanais, c'est un Américain. Nous l'avons dit aux Américains que nous admettons son origine pakistanaise et  qu'il fallait également enquêter sur ses actes aux États-Unis», a ajouté M. Malik, en réaffirmant l'engagement de son pays à lutter contre les talibans qui «tentent de tromper» et «tuent nos enfants».