Les éléments qui permettraient d'entamer des pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens ne sont pas encore réunis, ni les positions suffisamment rapprochées par les diverses médiations, a estimé dimanche au Caire le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit.

Pour passer des discussions indirectes à des négociations face à face, «il doit y avoir un geste stratégique israélien fort capable de donner confiance aux Palestiniens dans les intentions israéliennes», a ajouté le ministre.

«L'Égypte pense qu'il faut des discussions directes, qu'elles sont le moyen d'atteindre un règlement (...) Mais pour que ces pourparlers directs aient lieu, l'atmosphère doit être mûre et les progrès suffisants», a-t-il ajouté.

Le Caire, qui joue les médiateurs dans ce conflit, ayant des relations plutôt bonnes avec toutes les parties, a exhorté Washington à accentuer sa pression sur les deux camps. Selon Ahmed Aboul Gheit, cette intervention plus directive pourrait comporter, à tout le moins, un cadre général fixé par Washington pour le règlement final.

«Nous avons encore l'espoir de combler le fossé, le fossé entre les besoins de sécurité d'Israël et les frontières pour les Palestiniens», a ajouté le diplomate. «Il faut créer la base pour progresser des discussions indirectes à des pourparlers directs. Cela manque encore. Il faut que nous aidions les Américains et les deux parties à se rapprocher les uns des autres».

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef de la diplomatie israélienne Benjamin Nétanyahou étaient tous deux au Caire dimanche, rencontrant séparément le président égyptien Hosni Moubarak, l'Israélien pendant deux heures. Personne n'a parlé à la presse après ces entretiens, hormis le chef de la diplomatie égyptienne.

Plus tôt dans la journée, encore à Jérusalem, Nétanyahou s'était entretenu avec le médiateur américain pour le Proche-Orient George Mitchell, lequel voyait lui aussi Moubarak ensuite.

Enfin, dimanche soir, Nétanyahou recevait la Haute-représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, Catherine Ashton, qui est en tournée régionale pour trois jours. Mme Ashton s'est pour sa part rendue dimanche dans la Bande de Gaza, après avoir demandé la levée complète du blocus, récemment assoupli par Israël.