Une compagnie aérienne d'Arabie saoudite va entamer jeudi des vols réguliers vers l'Irak, 20 ans après la suspension des liaisons aériennes entre les deux pays dans la foulée de l'invasion irakienne du Koweït, a annoncé mercredi un responsable de la compagnie.

Basée à Jeddah, sur la mer Rouge, Alwafeer, qui a lancé l'an dernier ses opérations pour le transport de pèlerins se rendant dans les lieux saints de l'islam, inaugurera jeudi ses liaisons avec l'Irak par un vol sur Bassorah, a précisé son directeur commercial, Saleh Bogary.

«Demain, ce sera notre premier vol», a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que sa compagnie organiserait samedi et lundi des vols à Bagdad, puis mardi à Bassorah.

Au moment de son lancement en septembre 2009, Alwafeer s'est spécialisée dans les vols charter pour le transport à Jeddah, principale arrière-base des fidèles se rendant à La Mecque et Médine, des pèlerins du Niger, du Tchad, de Libye et d'Inde.

Récemment, la compagnie, qui compte dans sa flotte trois Boeing 747, a inauguré une liaison hebdomadaire avec Jakarta pour des vols commerciaux, et a reçu l'autorisation des autorités locales pour des liaisons avec l'Irak.

M. Bogary a précisé que les pèlerins irakiens seraient leur principale clientèle.

Pendant des années, les Irakiens étaient, pour la plupart, obligés de se rendre en bus à La Mecque et Médine, sinon par voie terrestre dans des pays voisins d'où ils embarquaient sur des vols à destination de Jeddah.

La compagnie nationale saoudienne a suspendu ses vols en Irak dans la foulée de l'invasion du Koweït en août 1990 et ne les a jamais rétablis, sur fond de tension dans les relations entre Riyad et Bagdad.

Même après le renversement de Saddam Hussein en 2003, le gouvernement saoudien est resté prudent dans ses relations avec l'Irak, et il hésite toujours à rouvrir son ambassade à Bagdad en invoquant des raisons de sécurité.

Riyad a exprimé ouvertement sa réserve sur le gouvernement du premier ministre sortant Nouri al-Maliki, le jugeant trop proche de son rival régional, l'Iran, et a soutenu son adversaire politique, l'ancien premier ministre Iyad Allawi, lors des élections législatives du 7 mars.