Huit navires de guerre israéliens encerclaient dans la nuit de mardi à mercredi le cargo d'aide libyen pour Gaza et l'empêchaient d'avancer, a indiqué à l'AFP le directeur exécutif la Fondation Kadhafi qui a affrété le navire.

«Huit navires de guerres israéliens encerclent maintenant le cargo et l'empêche d'avancer vers Gaza» a déclaré Youssef Sawan.

Auparavant, M. Sawan avait indiqué que des bateaux de la marine israélienne entouraient le navire libyen qui continuait d'avancer vers Gaza.

Il a confirmé par ailleurs une panne de moteur sur la navire.

«En raison de la panne, le cargo avançait lentement. Mais maintenant, il est à l'arrêt. La marine israélienne nous empêche de bouger», a ajouté M. Sawan.

En fin de soirée, la radio publique israélienne, qui écoute les communications entre le cargo et la marine israélienne, a rapporté que l'Amalthéa avait jeté l'ancre en mer en raison d'une panne de moteur.

Une porte-parole de l'armée israélienne avait démenti de son côté l'encerclement du cargo libyen, ajoutant: «Il n'y a pas de nouveau développement, tout est normal».

La radio publique israélienne a cependant rapporté que la marine israélienne était restée plusieurs heures en contact visuel avec le cargo, et posant fréquemment des questions sur les mouvements à bord du cargo.

Auparavant, Youssef Sawan avait réaffirmé que le cargo, l'Amalthéa, se dirigeait toujours vers Gaza, démentant une annonce de source égyptienne que le navire irait au port égyptien d'Al-Arich.

«Le navire se dirige toujours vers Gaza et ne changera pas de direction», a déclaré à l'AFP M. Sawan, qui a ajouté que les communications étaient «brouillées avec le navire».

La fondation libyenne avait fait état dans la journée d'un ultimatum israélien pour que l'Amalthea change de route avant mardi minuit.

Mais un porte-parole militaire israélien a démenti l'existence d'un tel ultimatum, ajoutant qu'Israël avait seulement «adressé (au navire) une clarification sur ce qu'il savait déjà, à savoir qu'il ne peut pas aller à Gaza».

Selon la Fondation Kadhafi, une association caritative présidée par Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, l'Amalthéa est «chargé de deux mille tonnes d'aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments».

  

Outre 12 membres d'équipage de diverses nationalités, neuf personnes (six Libyens, un Nigérien, un Marocain et un Algérien) sont à bord, selon l'agent maritime de l'Amalthéa.

Ces derniers jours, Israël a déployé d'intenses efforts diplomatiques pour que le cargo libyen détourne sa route vers l'Egypte, mais a averti qu'il n'hésiterait pas à l'arraisonner s'il maintenait le cap sur Gaza.

Le 31 mai dernier, des commandos israéliens avaient intercepté une flottille humanitaire internationale qui s'efforçait de «briser» le blocus israélien, une opération qui a entraîné la mort de neuf militants turcs pro-palestiniens, soulevant un tollé international.

Les Israéliens disent craindre l'importation massive d'armes et de matériel de guerre pour justifier leur blocus maritime de Gaza.