Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a revendiqué dimanche l'attaque du 19 juin contre le siège des Renseignements yéménites dans la ville portuaire d'Aden (sud), qui a fait au moins 13 morts.

«Les brigades de Jamil Nasser al-Ambari ont pris d'assaut le quartier général du Renseignement, et ont tué pas moins de 24 officiers et soldats», affirme dans ce texte la branche yéménite d'Al-Qaïda.

Le groupe a également réfuté des affirmations du gouvernement selon lesquelles le cerveau de ces attaques, identifié comme Goudol Mohammed Ali Naji, avait été arrêté.

«Goudol, dont (les autorités yéménites) ont annoncé l'arrestation, n'a rien à voir avec cette opération», a affirmé Aqpa.

Le groupe a aussi menacé d'apporter une réponse «dévastatrice» à un raid du gouvernement dans une région montagneuse isolée, en décembre, au cours duquel 34 membres d'Al-Qaïda avaient été tués selon des sources de sécurité.

Menée par un groupe d'hommes armés, l'attaque du 19 juin avait permis aux assaillants de libérer un nombre indéterminé de prisonniers soupçonnés d'appartenance à Al-Qaïda, avaient alors indiqué des responsables locaux à l'AFP.

D'après des témoins, plusieurs hommes armés avaient lancé à 07H40 localesune roquette RPG sur l'entrée principale du bâtiment, avant de lancer cinq grenades à l'intérieur du siège des services de renseignements.

Ils étaient ensuite entrés dans le bâtiment et des accrochages à l'arme automatique s'en étaient suivis, à l'issue desquels ils avaient libéré des détenus, avaient indiqué ces témoins.

Selon des sources médicales, dix des victimes décédées étaient membres des services de sécurité, et les trois autres étaient des femmes faisant partie du service de nettoyage du bâtiment.

Cette attaque était intervenue au lendemain d'un communiqué d'Aqpa menaçant le régime de Sanaa de représailles après des opérations de l'armée yéménite à Wadi Obeida, dans la région de Marib (est), où le réseau d'Oussama ben Laden est implanté.

Le sud du Yémen est par ailleurs le théâtre d'un mouvement de contestation animé par le Mouvement sudiste, une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d'autres à la sécession du sud, qui était un Etat indépendant avant 1990.

Mais les dirigeants sudistes se défendent de tout lien avec al-Qaïda, comme l'en accuse le pouvoir.

Le Yémen, considéré comme un sanctuaire pour les groupes extrémistes, a intensifié au cours des derniers mois sa lutte contre Al-Qaïda, qui a revendiqué par le passé des attaques contre des missions diplomatiques occidentales, des installations pétrolières et des touristes.

C'est à Aden que s'est produite, en décembre 1992, la première attaque connue d'Al-Qaïda au Yémen, contre un hôtel utilisé par les soldats américains en route pour la Somalie, qui avait fait deux morts.