Le Kirghizstan a levé samedi le couvre-feu instauré dans le sud du pays lors des récentes violences interethniques, une mesure annoncée à la veille d'un référendum constitutionnel jugé vital par le gouvernement provisoire.

«Des habitants nous ont demandé de maintenir le couvre-feu, mais nous avons décidé d'examiner cette question en fonction de la situation après le référendum», a déclaré le vice-ministre de l'Intérieur Baktybek Alymbekov après l'annonce de la levée du couvre-feu à la télévision nationale.

Cependant, des barrages de contrôles ont été maintenus dans la ville et la région et les contingents de forces de l'ordre ont été renforcés à certains endroits, a-t-il ajouté.

Dimanche, les électeurs du Kirghizstan sont appelés à se prononcer sur la nouvelle Constitution, dont le principal amendement affaiblit considérablement le président au bénéfice du Parlement afin d'éviter la concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne.

Le couvre-feu avait été décrété dans la région d'Och après le début des violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke à la mi-juin, qui ont fait au moins 264 morts, selon le bilan officiel, mais pourrait atteindre en réalité jusqu'à 2.000 tués, selon les autorités intérimaires.

Ces affrontements sont les pires violences depuis le soulèvement du mois d'avril (87 morts) qui a chassé le président Kourmanbek Bakiev et porté au pouvoir l'actuel gouvernement provisoire.