Une vague d'attaques visant les forces de sécurité irakiennes et leurs alliés, dont la moitié se sont avérées être des attentats-suicide à Mossoul, dans le nord de l'Irak, ont fait au moins une dizaine de morts, ont confirmé les autorités locales jeudi.

La capacité des insurgés à frapper les policiers irakiens ainsi que les soldats étrangers a suscité des inquiétudes à propos des compétences des forces de l'ordre, tandis que l'Irak procède à la mise sur pied de son propre système de sécurité pour faciliter la transition qui mènera au retrait des troupes américaines, à la fin du mois d'août.

Les craintes sont aussi élevées que les militants puissent tirer profit du mécontentement général de la population à la suite de l'impasse politique qui s'est produite lors des élections du 7 mars. Ce mécontentement pourrait mettre la table pour d'autres attentats, et ajouter à l'instabilité du pays.

Le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh a déclaré que le premier ministre Nouri al-Maliki rencontrera son principal adversaire Ayad Allawi pour la deuxième fois au cours des prochains jours afin de discuter de la situation politique.

Maysoun al-Damlouji, une porte-parole du bloc Allawi, a refusé de commenter cette information, mais a précisé que les deux hommes avaient discuté au téléphone mercredi.

Les deux hommes, qui ne s'entendent pas à savoir qui devrait former le nouveau gouvernement, s'étaient rencontrés pour la dernière fois le 12 juin.

La liste Iraqiya d'Allawi, appuyée majoritairement par les sunnites, a remporté deux sièges de plus que le bloc d'État de droit du premier ministre, mais al-Maliki a fait une alliance avec une autre formation politique majoritairement chiite. Cette alliance n'a besoin que de quatre sièges supplémentaires pour obtenir la majorité simple au Parlement, qui compte 325 sièges.

Entretemps, le représentant irakien de la Ligue arabe a indiqué que son pays avait commencé les préparatifs pour accueillir le sommet réunissant les 22 membres de l'organisation, l'année prochaine.

Il s'agirait alors du premier événement international majeur à être présenté en Irak depuis l'invasion américaine de 2003.

Qais al-Azzawi a déclaré que 100 millions de dollars avaient été alloués pour rénover les palais qui pourraient être utilisés à cette occasion.

Certains responsables irakiens ont exprimé leurs préoccupations à l'idée de présenter cette rencontre à Bagdad, soulignant les conditions de sécurité ainsi que la présence constante des troupes américaines.

Hesham Youssef, le porte-parole de la Ligue arabe, a confirmé que le sommet sera présenté en Irak.

La tenue de ce sommet ferait la démonstration que l'Irak peut «se tenir debout», a ajouté al-Azzawi.

Les violences à Mossoul survenues à la mi-journée ont visé un point de contrôle de la police et un camp de l'armée irakienne dans cette ville située à 350 kilomètres au nord-ouest de Bagdad.

L'attentat le plus meurtrier s'est produit dans le quartier d'al-Shefah. Un kamikaze portant des explosifs s'est fait sauter à un barrage de la police, tuant quatre policiers et en blessant quatre autres. Saad Abdul-Moneim, un responsable de la morgue de Mossoul, a confirmé le bilan des tués.

Dans l'autre attaque, deux hommes ont fait exploser leur ceinture d'explosifs devant l'enceinte d'un camp de l'armée irakienne dans le quartier de Kokjali. Un soldat a été tué et cinq autres blessés, selon un responsable de la police et M. Abdul-Moneim.

On ignore si les deux attentats étaient coordonnés. Une troisième attaque a été déjouée lorsque la police a ouvert le feu sur une voiture piégée qui fonçait en direction d'un marché aux bestiaux dans la ville voisine de Tal Afar, selon un policier de Mossoul. Les tirs ont fait exploser le véhicule.

Par ailleurs, l'explosion d'une bombe dans l'est de Bagdad a tué deux policiers et en a blessé quatre autres, selon un policier. Quatre passants ont également été blessés.