D'importants effectifs policiers ont été mobilisés en vue de manifestations massives prévues mercredi par la communauté des juifs orthodoxes, a indiqué mercredi soir le porte-de la police.

«Nos forces ont commencé à quadriller Jérusalem et la ville de Bné Brak (proche de Tel-Aviv) où doivent se dérouler jeudi deux très importantes manifestations organisées par les juif orthodoxes», a affirmé à l'AFP Micky Rosenfeld.

«Ces manifestations ont été autorisées et sont prévues respectivement à 13h30 locales et vers 16h30 locales, mais il y a des contacts en vue d'un éventuel compromis de dernière minute», a-t-il précisé.

Lors d'une intervention publique à Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé mercredi soir «à respecter la loi et à trouver une formule de compromis satisfaisante pour tous», a indiqué la radio publique israélienne.

De même source, le chef de l'Etat, Shimon Peres, doit s'entretenir jeudi matin avec les plus hautes autorités rabbiniques pour tenter d'apaiser les esprits.

Selon la radio publique israélienne, quelque 10 000 policiers ont été mobilisés.

Le commandant de la police Dudi Cohen a placé ses forces en état d'alerte avancé, un degré en dessous du seuil maximal, a précisé la radio.

«Quelque 200 juifs orthodoxes ont manifesté et tenté de bloquer la circulation à Jérusalem, notamment en jetant des pierres sur les policiers qui les ont refoulés en faisant usage de canons à eau» mercredi soir, a encore indiqué M. Rosenfeld.

Il n'y a eu ni blessé ni arrestations, a-t-il précisé.

Cette effervescence d'une grande partie de la communauté juive orthodoxe fait suite à un arrêt de la Cour suprême contraignant des dizaines de juifs orthodoxes de la colonie d'Immanuel (Cisjordanie) à accueillir dans leur école des filles d'origine séfarade.

Ces derniers ont annoncé mercredi qu'ils préféraient être incarcés jeudi après-midi plutôt que de respecter cet arrêt de la Cour suprême, la plus haute instance juridique d'Israël.

Ces Juifs, membres du groupe hassidique Slonim, d'origine russe, refusent depuis un an d'accueillir dans leur école des filles à leurs yeux moins orthodoxes et toutes d'origine séfarade (d'Afrique du Nord et d'Asie).

Accusés de racisme, les parents --une quarantaine de couples-- qui avaient retiré leurs filles de l'école en août 2009 à la suite de la décision du tribunal d'intégrer les autres filles à l'établissement scolaire, ont été condamnés lundi par la Cour suprême à deux semaines de prison ferme en cas de refus d'obéir à sa décision de justice.

Ils doivent en principe être conduits jeudi après-midi dans une maison d'arrêt du centre ville à Jérusalem-ouest.