Des assaillants portant des uniformes militaires et des vestes explosives ont lancé une attaque dimanche contre la banque centrale à Bagdad, tuant 15 personnes et prenant des employés en otages, selon des sources de sécurité.

C'est la première fois que la banque centrale est la cible d'une attaque de cette ampleur.

Vers 15H00 (08h00 HAE), des hommes armés, dont le nombre n'est pas connu, ont pris le contrôle du bâtiment situé rue Rachid dans le centre de la capitale irakienne, selon un officier de haut rang, alors que l'armée et la police ont entièrement bouclé la zone survolée par des hélicoptères de l'armée.

Au moins quinze personnes ont été tuées et 43 blessées, selon un nouveau bilan fourni par le ministère de l'Intérieur.

«Il n'est pas clair jusqu'à présent s'il s'agit d'un braquage», a affirmé à l'AFP Qassem Atta, le porte-parole du commandement militaire de Bagdad. Les attaques des insurgés contre des banques servaient à financer leurs opérations.

Un officier de haut rang du ministère de l'Intérieur a affirmé sous couvert de l'anonymat à l'AFP que «les hommes armés ont pris le contrôle de la banque et des employés en otage».

Une source au sein du centre de commandement militaire de Bagdad a confirmé la présence d'otages sans toutefois pouvoir en préciser leur nombre.

«Des soldats et des policiers ont tenté de pénétrer dans le bâtiment à deux reprises mais deux kamikazes ont fait détoner leur ceinture d'explosifs pour les en empêcher», a ajouté l'officier, en soulignant que les services de sécurité encerclaient la banque.

L'attaque est très sophistiquée, a précisé l'officier, précisant que certains des assaillants s'étaient positionnés sur le toit de la banque pour empêcher la progression des forces de sécurité.

Au moins huit explosions ont été entendues au début de l'attaque.

Celle-ci intervient à la veille de la session inaugurale du deuxième Parlement de l'Irak depuis l'invasion menée par l'armée américaine en 2003.

Le Parlement doit élire son président et ses deux adjoints ainsi que le nouveau président de la République, qui doit à son tour nommer le chef du plus grand bloc de l'assemblée chargé de former le prochain cabinet.

Mais hommes politiques et diplomates estiment que le blocage politique dans lequel est plongé le pays ne sera pas levé avant encore plusieurs semaines car un accord global sur la répartition des postes clés de l'Etat n'a pas encore été trouvé.

S'il a remporté les élections, le candidat laïque Iyad Allawi devrait toutefois se voir priver du droit de former le gouvernement, qui reviendra au prochain chef de la nouvelle «Alliance nationale».

Celle-ci est composée des listes du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki et des groupes chiites religieux, et représente désormais la première force au Parlement.