Après deux jours de débats parfois acrimonieux, le président afghan Hamid Karzai semblait, jeudi, être sur le point de gagner le soutien de la conférence nationale sur la paix pour son plan consistant à inviter les talibans à négocier pour tenter de mettre un terme à la guerre qui ravage son pays depuis plusieurs années.

Mais les délégués divergeaient d'opinion jeudi sur ce qu'ils devraient offrir, à qui et quand. Ils débattaient afin de savoir si les grands chefs des talibans devraient être invités à la table des négociations. Et certains ont soutenu que la «jirga (assemblée traditionnelle) de la paix» était trop courte pour parvenir à un résultat significatif.

Le gouvernement soutient qu'il a appelé à se réunir 1500 chefs provinciaux, religieux et tribaux ainsi que d'autres dirigeants de tout le pays pour conseiller le président au sujet de ce qu'il devrait essayer de faire pour mettre fin aux combats entre les insurgés talibans et les forces afghanes soutenues par les soldats américains et ceux de l'OTAN.

Le président veut offrir aux insurgés au bas de l'échelle des amnisties ainsi que d'autres incitatifs afin qu'ils rendre leurs armes et veut aussi entamer des pourparlers avec les chefs talibans s'ils renoncent à Al-Qaeda et promettent de soutenir la constitution.

S'il obtient le soutient des délégués présents à la conférence, M. Karzai pourra en profiter sur le plan politique. Il est de plus en plus impopulaire en raison d'allégations de corruption au sein de son gouvernement et des élections assombries par des histoires de fraudes.

Mais cette victoire représenterait probablement le premier pas vers une négociation qui mettrait un terme au conflit qui perdure depuis neuf ans dans ce pays où la violence a atteint des sommets et ce, malgré la présence accrue des soldats américains.