La marine de guerre israélienne a «achevé ses préparatifs» pour intercepter une flottille de huit bateaux en route vers Gaza pour protester contre le blocus israélien de ce territoire palestinien, a-t-on appris mercredi de source militaire.

Si les bateaux refusent de rebrousser chemin, ils seront arraisonnés, reconduits à un port israélien, les militants pacifistes seront interpellés puis renvoyés dans leur pays et après inspection «le chargement sera transféré à Gaza par les passages frontaliers» terrestres entre Israël et la bande de Gaza, selon cette source.

Le chef de la marine de guerre, le contre-amiral Eliezer Marum, a «donné aux forces navales des consignes d'opérer avec la plus grande sensibilité et d'éviter de tomber dans les provocations», a indiqué la même source.

L'opération est une «provocation», a jugé mercredi un haut responsable de l'armée israélienne, estimant que l'aide humanitaire à son bord n'était «pas nécessaire».

Cette expédition vers Gaza «est un acte de provocation qui n'est pas nécessaire au vu des chiffres indiquant que la situation humanitaire à Gaza est bonne et stable», a déclaré à la presse le colonel Moshe Levy au point de passage de Kerem Shalom, au nord de la bande de Gaza.

«Je ne vois pas la nécessité d'un quelconque bateau avec ces matériaux. Nous autorisons ces matériaux à Gaza», a ajouté le chef de la mission de liaison et de coordination pour l'enclave palestinienne, en référence aux 5000 tonnes de fret, dont du ciment, des médicaments et du matériel éducatif, transportées par la flottille.

Huit bateaux venant de Grèce, de Turquie, de Suède, d'Irlande et d'Algérie, avec 500 personnes à leur bord dont des députés européens, se rassembleront jeudi au large de Limassol (Chypre) avant de se diriger vers Gaza où ils tenteront d'accoster vendredi ou samedi, selon les organisateurs, le mouvement «Free Gaza».

L'État hébreu maintient un strict blocus de la bande de Gaza depuis que le mouvement islamiste palestinien Hamas y a pris le pouvoir en juin 2007.

Le colonel Levy a montré des palettes stockées au point de passage, contenant du ciment destiné à des projets de reconstruction des Nations unies, des rames de papier, du papier hygiénique et du thé.

«Alors qu'ils se drapent d'un manteau humanitaire, ils s'engagent dans la propagande politique et non dans l'aide aux Palestiniens», a estimé le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.

En 2008, «Free Gaza» était parvenu à plusieurs reprises à briser ce blocus. En juin 2009, la marine israélienne avait intercepté un navire et l'avait détourné sur le port israélien d'Ashdod, situé au sud de l'État hébreu. Le bateau, endommagé lors de l'opération, a coulé peu après son retour à son port d'attache à Chypre.