La France a déclaré mardi avoir reçu copie de la lettre par laquelle l'Iran informe l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de son accord avec la Turquie et le Brésil sur un échange d'uranium et va se concerter avec Washington et Moscou sur la réponse à y donner.

«Nous avons reçu une copie de cette lettre» et «nous allons voir avec la Russie et les États-Unis» pour une réponse concertée, a indiqué lors d'un point-presse Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Ces trois pays, en raison de leurs compétences nucléaires, étaient impliqués à l'automne dans une proposition faite sous l'égide de l'AIEA à l'Iran de lui fournir du combustible pour un réacteur de recherche en échange d'une partie de son stock d'uranium enrichi. L'accord Iran-Brésil-Turquie a repris partiellement cette proposition.

En déplacement à Pékin, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a jugé mardi cette lettre pleine de «lacunes», «ce qui ne répond pas aux préoccupations de la communauté internationale».

Des diplomates iraniens ont remis lundi à l'AIEA la lettre de notification de l'accord tripartite, signé le 17 mai à Téhéran, et prévoyant l'échange en Turquie de 1200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances, destiné au réacteur de recherche iranien.

Les puissances occidentales accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Téhéran nie, affirmant ne vouloir développer que l'énergie nucléaire civile.