La police israélienne a arrêté 30 juifs ultra-orthodoxes qui manifestaient dimanche contre le déménagement de tombes antiques à Ashkelon, dans le sud d'Israël, a-t-on annoncé de source policière.

«Nous avons déployé plusieurs centaines de policiers et arrêté 30 manifestants qui tentaient de gêner les travaux», a précisé cette source à l'AFP.

Des manifestants ont également incendié des poubelles dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Shearim, à Jérusalem, pour protester contre le projet de déplacement des sépultures.

Lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a réagi à ces protestations et affirmé qu'il voulait poursuivre le dialogue avec la communauté ultra-orthodoxe.

Le gouvernement israélien, sous la pression de l'opinion publique avait autorisé le transfert de tombes enfouies dans un terrain situé près de l'hôpital Barzilaï d'Ashkelon où les autorités veulent construire un nouveau service d'urgences pour cet établissement.

«Nous avons décidé de créer un abri à l'hôpital de Barzilaï (Ashkelon) pour assurer la sécurité de tous. Nous nous efforçons de poursuivre les discussions avec tous les représentants de l'opinion, pour défendre l'intérêt collectif», a déclaré M. Netanyahu dimanche.

Dans un premier temps, sous la pression de partis religieux et notamment du vice-ministre de la Santé Yaakov Litzman, lui même un ultra-orthodoxe, le gouvernement avait gelé le projet.

Mais cette décision avait provoqué une telle vague de critiques dans les médias et la population israélienne que le premier ministre a fait machine arrière et donné son feu vert au projet.

Plus de 10 000 Israéliens avaient signé une pétition protestant contre cette décision coûteuse -plus de 25 millions d'euros- adoptée essentiellement pour préserver la cohésion de la coalition gouvernementale.

Les ultra-orthodoxes estiment que ce projet va provoquer la profanation d'antiques tombes juives qui se trouveraient sous le site.

Toutefois, les archéologues contestent l'existence de sépultures juives à cet endroit.

Le Département des antiquités a pour sa part rappelé qu'il s'agissait de sépultures païennes.

Le maire d'Ashkelon, Benny Vaknin, avait accusé le gouvernement de «préférer les morts aux vivants».

Il avait estimé que si elle n'était pas annulée, la décision initiale du gouvernement entraînerait un retard de plusieurs années de la mise en service de l'aile des urgences à l'hôpital Barzilaï, alors qu'il est à portée des roquettes palestiniennes tirées depuis la bande de Gaza.