Le journaliste du magazine Newsweek Maziar Bahari, qui avait été détenu en Iran de juin à octobre 2009, a annoncé qu'il avait été jugé par contumace par un tribunal révolutionnaire iranien et condamné à 13 ans et six mois de prison et 74 coups de fouet.

Ce Canado-iranien faisait partie des nombreux journalistes et opposants politiques arrêtés dans la foulée de la réélection disputée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en juin, qui avait entraîné des manifestations massives sur fond d'accusations de fraude. «Un membre de ma famille s'est rendu au tribunal ce matin et a été informé du jugement», a écrit Maziar Bahari lundi sur le site internet de Newsweek, estimant que cette condamnation était «un rappel du fait qu'il s'agit d'un régime qui fait appel à des symboles brutaux n'ayant de sens que pour lui-même».

Il a souligné que la sentence ne lui avait pas été signifiée, pas plus qu'à ses avocats.

Cette information n'avait pas été confirmée mardi matin de source iranienne.

Bahari était notamment accusé de «rassemblement illégal» et de «complot contre la sécurité de l'État», ainsi que pour avoir «rassemblé et conservé des documents classifiés», pour avoir fait de la propagande contre le régime et insulté le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et le président Ahmadinejad.

Le journaliste note en revanche dans son commentaire sur le site de l'hebdomadaire américain que plusieurs accusations pour lesquelles il a été «interrogé et torturé» pendant sa détention n'ont pas été retenues. Il avait été accusé alors d'espionnage au profit des États-Unis, de la Grande-Bretagne et d'Israël et de planification d'une «révolution de velours» en Iran.

M. Bahari rappelle que plus de 30 journalistes, écrivains et blogueurs sont toujours en prison en Iran, que cinq opposants politiques ont été pendus au cours du week-end et que 25 autres sont dans le couloir de la mort.

Retrouvez un texte de Maziar Bahari sur newsweek.com