Au moins 69 personnes ont été tuées et près de 200 autres ont été blessées vendredi dans une série d'attentats en Irak, quelques jours après l'annonce par les autorités irakiennes et américaines de la mort des deux principaux chefs d'Al-Qaeda dans le pays.

Les six attentats qui ont eu lieu à Bagdad visaient la communauté chiite qui dirige le pays depuis l'invasion conduite par les États-Unis en 2003.

Deux attentats à la voiture piégée contre une permanence du mouvement du chef radical Moqtada Sadr et un marché à Sadr city, un quartier chiite pauvre dans le nord de la ville, ont fait 39 tués et 56 blessés, selon une source au sein du ministère de l'Intérieur.

Trois autres attentats ont visé des mosquées chiites. Au début de la prière du vendredi, vers 12h30 (05h30, heure de Montréal), cinq personnes ont été tuées et 14 blessées par l'explosion d'une voiture piégée en face de la mosquée chiite Abdel Hadi Chalabi, du nom du père de l'homme politique Ahmad Chalabi, dans le quartier nord de Hourriya, selon cette source.

Une autre voiture a explosé près de la mosquée chiite Mohsen al-Hakim, à al-Amine, dans l'est de Bagdad, faisant huit tués et 23 blessés. Un engin piégé placé derrière la mosquée chiite al-Sadrein, à Zaafaraniya, dans le centre de la ville, a fait six blessés.

En outre, une autre voiture piégée a visé un marché près de la rue Haïfa, également dans le centre de la capitale faisant sept blessés.

Par ailleurs, six personnes, dont une femme, un enfant et un militaire, ont été tuées dans quatre explosions contre des habitations à Khaldiya, à 75 km à l'ouest de Bagdad, a indiqué la police irakienne.

Ces explosions d'engins artisanaux et de plastic ont visé les maisons d'un magistrat antiterroriste, d'un lieutenant de police, et de deux habitants, a précisé un lieutenant de police, Khodr Ahmad al-Alwani, qui se trouvait sur place.

«Il y a eu six morts, dont un enfant et une femme, et douze blessés, dont trois enfants et deux femmes», a-t-il déclaré.

Selon lui, la police a découvert sept autre bombes qui n'avaient pas explosé. Six ont été désamorcées mais un militaire, le sergent Assad Mohammad al-Basrawi, a trouvé la mort en tentant de neutraliser la septième.

Dans un premier temps, le général Baha al-Qaissi, chef de la police de la province sunnite d'Al-Anbar, avait évoqué une explosion dans une maison «appartenant à des terroristes». Il avait précisé qu'un militaire avait été tué dans une seconde explosion à son arrivée sur les lieux.

«C'est la seconde fois qu'on essaie de m'assassiner ce mois-ci. La première fois, une bombe magnétique avait été collée à mon véhicule mais elle a pu être désamorcée», a déclaré à l'AFP le juge d'instruction, Fadel Mahmoud Saleh, qui travaille à la section antiterroriste du tribunal de Habbaniya, à 15 km à l'est de Khaldiya.

Le magistrat, qui se trouvait chez lui au moment de l'explosion, n'a pas été touché mais deux de ses fils ont été blessés, a-t-il précisé.

Dimanche, le chef politique d'Al-Qaeda en Irak Abou Omar al-Bagdadi et le chef militaire Abou Ayyoub al-Masri ont été tués lors d'une opération conjointe des forces irakiennes et américaines. Lundi, c'était au tour du chef militaire d'Al-Qaeda dans le nord du pays de tomber sous les balles des forces de sécurité.

Jeudi, le porte-parole du commandement militaire de Bagdad, le général Qassam Atta, avait affirmé que c'est l'arrestation en mars du chef d'Al-Qaeda pour Bagdad qui avait permis de lancer l'opération «saut du Lion» au cours de laquelle 86 membres d'Al-Qaeda avaient été arrêtés.