L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a entamé vendredi une série de rencontres avec les dirigeants israéliens et palestiniens dans une nouvelle tentative de relancer un processus de paix au point mort.

M. Mitchell a rencontré à Tel-Aviv durant deux heures le ministre israélien de la Défense Ehud Barak. Les deux responsables se sont entendus pour se retrouver la semaine prochaine aux États-Unis où M. Barak doit se rendre, selon un communiqué du ministère de la Défense.

L'émissaire américain doit s'entretenir en fin de matinée avec le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou puis être reçu dans l'après-midi par le président Shimon Peres.

Il doit se rendre ensuite à Ramallah, en Cisjordanie, pour un entretien dans la soirée avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, selon une source officielle palestinienne.

M. Netanyahu a réaffirmé jeudi son opposition à tout gel de la colonisation à Jérusalem-Est, ce que réclament les États-Unis.

«Il n'y aura pas de gel (de la construction) à Jérusalem. Chacun le sait», a déclaré M. Netanyahu à la télévision.

«Nous ne sommes pas d'accord sur tout avec les États-Unis. Il y a des hauts et des bas», a souligné M. Netanyahu, estimant cependant que «le fait que nos relations ont une base solide permet de surmonter les problèmes».

Selon les médias israéliens, Israël pourrait freiner la construction juive au coeur de quartiers arabes, comme Sheikh Jarrah, qui exaspère particulièrement les Palestiniens.

Le ministre israélien de l'Information Yuli Edelstein du parti Likoud (droite) dirigé par M. Nétanyahou n'a pas écarté une telle possibilité dans une interview vendredi à la radio militaire, estimant qu'une telle mesure «devrait faire l'objet de négociation».

Devant l'impossibilité de relancer des négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les États-Unis avaient obtenu des deux parties de participer à des pourparlers indirects, que doit mener M. Mitchell.

Cependant, ils ont été différés après le feu vert donné le 9 mars, en pleine visite en Israël du vice-président américain Joe Biden, par l'État hébreu à la construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est.

M. Nétanyahou a toujours écarté un gel des constructions pour les Israéliens dans cette partie de la ville à majorité arabe, annexée après sa conquête en juin 1967 alors que les Palestiniens insistent sur un tel gel.

Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle». Le gouvernement israélien a seulement accepté un moratoire de dix mois sur la construction dans les colonies hors Jérusalem-Est, qui doit s'achever en septembre.

Les Palestiniens, qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État, accusent Israël de n'avoir jamais respecté les décisions de la Feuille de route de 2003, le dernier plan international, qui exigeait le gel de la colonisation.

Une visite aux États-Unis fin mars de M. Nétanyahou n'a pas permis de régler la crise avec l'administration de Barack Obama, jetant le doute sur la reprise du dialogue israélo-palestinien.