Le président afghan Hamid Karzaï a nommé un ancien juge respecté à la tête de la commission électorale, geste très attendu et étape cruciale de la réforme d'un système électoral contesté en prévision des législatives de l'automne.

Depuis des mois, les Occidentaux réclamaient à Karzaï d'entamer ce processus de réforme, après les fraudes massives qui ont marqué l'élection présidentielle de l'année dernière. Les désaccords sur ce sujet ont failli faire dérailler le partenariat entre les autorités de Kaboul et le gouvernement américain de Barack Obama, alors que des élections législatives sont prévues pour septembre prochain.

Karzaï a également nommé trois Afghans et deux représentants de l'ONU, un Sud-Africain et un Irakien, au sein de la Commission des plaintes électorales, organisme d'enquête mis sur pied pour examiner les allégations de fraude. Le président afghan avait jusque là refusé de nommer des étrangers au sein de cette Commission.

Avec ces modifications, le scrutin du 18 septembre sera «plus crédible et plus transparent» que la présidentielle, a estimé Staffan de Mistura, chef de la mission de l'ONU en Afghanistan.

Le nouveau président de la Commission électorale indépendante, Fazel Ahmed Manawi, est un responsable religieux, ancien juge à la Cour suprême, qui rejoignit l'Alliance du Nord quand les talibans prirent Kaboul en 1996, et qui participa ensuite aux pourparlers en vue de la formation d'un nouveau gouvernement après la chute du régime taliban en 2001. Il n'est pas considéré comme aussi proche de Karzaï que son prédécesseur, Azizullah Lodin.