Une immense foule de pèlerins chrétiens d'Orient a afflué samedi à Jérusalem pour participer à la traditionnelle cérémonie du «feu sacré» de la Pâque orthodoxe.

Des milliers de fidèles se sont pressés aux abords du Saint-Sépulcre, dans les ruelles et aux portes de la Vieille ville, à Jérusalem-Est, afin d'assister au «miracle» du «feu sacré», symbole d'éternité, de paix et de renouveau.

Les gardes-frontières israéliens, appuyés par des unités de l'armée, ont érigé de nombreux barrages pour canaliser les fidèles dans un climat tendu par la volonté israélienne de poursuivre la colonisation dans le secteur à majorité arabe de Jérusalem annexé en 1967. Quelques brèves bousculades ont eu lieu.

La tradition situe au Saint-Sépulcre, le haut-lieu de la chrétienté, les derniers épisodes de la Passion du Christ, sa crucifixion, sa mise au tombeau et sa résurrection.

À la veille du dimanche de Pâques, la cérémonie s'est ouverte par un défilé de quelques dizaines d'Arabes chrétiens qui se sont frayés un chemin à travers la foule en battant tambours et en chantant en l'honneur du Christ et de la Vierge Marie.

Le patriarche orthodoxe grec, Theophilos III, revêtu d'une soutane noire, a ensuite fait son entrée solennelle à la tête d'une procession de moines et de prélats accompagnés de porteurs de bannières sang et or illustrées d'images des Pères de l'Église.

Après avoir fait trois fois le tour du tombeau du Christ au milieu des psaumes, le patriarche est entré seul dans la sépulture. Il en est ensuite sorti porteur de cierges allumés sous les cris de «Axios» («Il est digne»)!

Le «feu sacré» est ensuite passé de mains en mains, enfumant toute la basilique.

«C'est un miracle. Ce feu descend du ciel directement dans le tombeau et ensuite les cierges sont allumés par le patriarche», explique George Papadopalos, un choriste ayant participé à la procession.

La foule a alors lancé des acclamations, les cloches de la Vieille Ville ont sonné à toute volée, et le «feu sacré» s'est propagé de cierge en cierge, selon une tradition qui remonte au moins au IVe siècle. Il sera ensuite transporté vers la Grèce et les pays orthodoxes.

Le Saint-Sépulcre est géré par six Églises chrétiennes, les Grecs orthodoxes, les catholiques romains, les orthodoxes arméniens, les coptes égyptiens, les orthodoxe syriaques et les orthodoxes éthiopiens. Chacune des Églises contrôle une partie soigneusement délimitée du bâtiment.

Dans le passé, la cérémonie du «feu sacré» a été plusieurs fois gâchée par des bagarres entre fidèles des différentes communautés. Cette année, le calme a prévalu, même si quelques fidèles se sont évanouis après avoir patienté pendant des heures au milieu d'une foule compacte.