Les dirigeants arabes ont conditionné la reprise du dialogue israélo-palestinien à l'arrêt total de la colonisation à Jérusalem, appelant le président américain Barack Obama à maintenir la pression sur Israël, à la clôture de leur sommet dimanche en Libye.

Le sommet ordinaire annuel de deux jours, le premier organisé chez le numéro un libyen Mouammar Kadhafi, a approuvé une aide de 500 millions de dollars pour le «sauvetage de Jérusalem», a annoncé le chef de la Ligue arabe Amr Moussa.

«La reprise des négociations requiert l'arrêt total des activités de colonisation israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est», ont affirmé les dirigeants arabes réunis à Syrte (500 km à l'est de Tripoli) dans leur résolution finale.

Ils ont souligné la nécessité de fixer «un calendrier précis pour ces négociations» en cas de reprise.

Les dirigeants arabes ont, dans ce contexte, appelé M. Obama «à rester attaché à sa position initiale clé appelant à l'arrêt total de la politique de colonisation dans l'ensemble des territoires occupés, y compris à Jérusalem (...)».

«La colonisation constitue un obstacle dangereux à la réalisation d'une paix juste et globale», ont-ils ajouté, demandant également au Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) de «faire pression sur Israël pour un arrêt total de la colonisation».

A Gaza, le porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas, opposé aux négociations avec Israël, a critiqué la résolution arabe, estimant «que tester les intentions israéliennes était une perte de temps. Le sommet aurait dû utiliser tous les moyens de pression pour isoler l'occupant sioniste».

Quelques heures plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui refuse d'arrêter la colonisation dans le secteur oriental annexé de Jérusalem, a accusé les Palestiniens et les Arabes de «durcir leurs positions».

Il s'est néanmoins dit prêt à poursuivre les contacts avec Washington pour favoriser une reprise des négociations, alors que le processus de paix est en panne depuis plus d'un an et que les relations israélo-américaines traversent une crise à cause de la colonisation.

N'ayant pas réussi à relancer les négociations de paix directes entre Israël et les Palestiniens, les Etats-Unis avaient réussi à arracher un accord des Palestiniens sur des pourparlers indirects, dits de «proximité», sous l'égide de leur émissaire George Mitchell.

Mais le lancement de ces négociations a été torpillé par l'annonce par Israël, en pleine visite le 9 mars du vice-président Joe Biden à Jérusalem, de son feu vert à la construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est. L'annonce a déclenché une grave crise diplomatique avec Washington et l'ire des Palestiniens.

Selon des responsables à Syrte, les 500 millions de dollars seront utilisés pour améliorer les infrastructures à Jérusalem, construire des écoles et des hôpitaux et verser des compensations aux Palestiniens chassés de leur maison par les autorités israéliennes.

Quatorze chefs d'Etat sur les 22 membres de la Ligue arabe ont participé au sommet.

Dans «la déclaration de Syrte», ils ont convenu de tenir un sommet extraordinaire avant fin octobre pour examiner un projet de transformation de la Ligue en Union arabe ainsi qu'une proposition de M. Moussa de créer un organisme régional incluant les pays arabes et leurs voisins turc et iranien, et l'ouverture au préalable d'un dialogue avec ce dernier.

Les dirigeants arabes ont aussi «salué les élections législatives en Irak et l'attachement des Irakiens au processus démocratique et à la réconciliation nationale».