Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche les Palestiniens de «durcir leurs positions», tout en se disant prêt à poursuivre les contacts avec les Etats-Unis pour favoriser une reprise du dialogue.

«Nous continuons de constater que les Palestiniens durcissent leurs positions. Ils ne montrent pas le moindre signe de modération», a dit M. Netanyahu au début de la séance hebdomadaire de son cabinet à Jérusalem.

«Je ne pense pas que les débats de la Ligue arabe puissent favoriser ce processus, mais nous allons malgré tout en discuter en faisant preuve de retenue et nous allons poursuivre nos contacts avec les Américains pour relancer les pourparlers», a-t-il ajouté.

Dans leur résolution finale publiée quelques heures après les propos de M. Netanyahu, les dirigeants arabes réunis en Libye ont exigé d'Israël un arrêt total de la colonisation avant toute reprise des négociations avec les Palestiniens, appelant le président américain Barack Obama à continuer d'oeuvrer en vue d'un tel arrêt.

Déjà samedi, le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation.

De retour d'une visite sous tension à Washington à cause de la politique de colonisation israélienne, M. Netanyahu a réaffirmé vendredi qu'il n'y aurait «aucun changement dans la politique d'Israël concernant Jérusalem».

Il a reçu le soutien de ministres de droite et d'extrême droite.

«Le gouvernement israélien doit faire savoir aux Américains que nous sommes un peuple libre», a dit le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, du parti de droite Likoud de M. Netanyahu.

Pour le ministre des Infrastructures Uzi Landau, du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, «Jérusalem est notre capitale éternelle. Nous ne nous permettons pas de dire aux Français ou aux Anglais comment ils doivent agir dans leur capitale, et ils n'ont donc pas à nous dire ce que nous devons faire à Jérusalem».

En revanche, le ministre travailliste des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a appelé à des négociations sur un partage de Jérusalem, dont le secteur oriental a été annexé par Israël en 1967, ce que la communauté internationale n'a jamais reconnu. Le Parti travailliste va réexaminer sa participation à la coalition de M. Netanyahu, a-t-il dit.

Par ailleurs, le ministre israélien des Finances, Youval Steinitz, du Likoud, a préconisé de «liquider» le régime des islamistes palestiniens du Hamas au pouvoir à Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes sur Israël.

«Tôt ou tard, nous devrons liquider le régime militariste pro-iranien du Hamas qui contrôle Gaza», a déclaré à la radio ce proche de M. Netanyahu, en n'excluant pas une nouvelle offensive israélienne contre Gaza.

Ces propos de M. Steinitz «reflètent les intentions criminelles du gouvernement d'occupation sioniste et confirment que le terrorisme d'Etat se poursuit», a réagi le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum.

Sur le terrain, des véhicules blindés israéliens, dont des bulldozers, ont pénétré dans la bande de Gaza, vraisemblablement pour détruire des tunnels, non loin du secteur où des accrochages ont coûté la vie vendredi et samedi à deux soldats israéliens et deux Palestiniens, les pires violences depuis la fin de l'offensive israélienne (décembre 2008/janvier 2009).

Enfin, l'armée israélienne a annoncé avoir reçu pour consigne de boucler la Cisjordanie de dimanche à 21H00 GMT jusqu'au 6 avril à 21H00 GMT «pour des raisons de sécurité» à l'occasion des fêtes de la Pâque juive.