La municipalité israélienne de Jérusalem a donné son feu vert final à la construction de 20 logements à l'emplacement d'un hôtel palestinien à Jérusalem-est, ont annoncé mardi soir plusieurs médias israéliens.

Cette annonce a été faite au moment où le Premier ministre Benjamin Netanyahou rencontrait le président américain Barack Obama à la Maison Blanche.

Selon la radio publique ainsi que le site internet Ynet, la municipalité de Jérusalem a donné toutes les autorisations nécessaires pour la destruction de l'hôtel Shepherd dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah pour permettre la construction de 20 logements destinés à des familles israéliennes.

Ce projet lancé par le millionnaire juif Irving Moskowitz, qui finance plusieurs organisations ultra-nationalistes dont le but déclarer est d'encourager l'installation d'Israéliens dans des quartiers arabes de Jérusalem-est qu'Israël a annexés.

Le feu vert de la municipalité intervient au moment où M. Netanyahou tente aux États-Unis d'apaiser la crise provoquée par l'annonce de la construction de 1 600 logements dans un autre quartier de Jérusalem-est durant la visite effectuée il y a deux semaine édans la région par le vice-président américain Joe Biden.

La radio publique a précisé que la municipalité de Jérusalem avait donné en juillet dernier son accord de principe au projet immobilier et que les entrepreneurs ont réglé jeudi dernier tous les droits nécessaires pour entamer les travaux.

Le mouvement la Paix Maintenant, opposé à la colonisation, a dénoncé cette opération. «La municipalité de Jérusalem mène une politique indépendante qui a des conséquences désastreuses sur les chances de parvenir à un accord avec les Palestiniens», a déclaré Hagit Ofran, une responsable de cette organisation. «En fait Benjamin Netanyahou ne parvient pas à contrôler la municipalité, si bien que la colonisation se poursuit», a-t-elle déploré.

La municipalité a pour sa part dénoncé ce qu'elle a qualifié de «provocation». «On a voulu porter préjudice à la visite du Premier ministre aux États-Unis», a affirmé un porte-parole de la mairie cité par la radio publique. Selon lui «une fois que tous les droits ont été payés, les autorisations pour les mises en chantier sont accordées automatiquement».

Auparavant, M. Netanyahou avait haussé le ton mardi à propos de Jérusalem, faisant apparemment peu de cas du mécontentement du président Obama.

M. Netanyahu a planté le décor de la rencontre en prévenant des journalistes que «si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant un gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an».

«Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3 000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui», avait lancé le chef du gouvernement israélien lundi devant l'AIPAC, le principal groupe d'influence américain pro-Israël: «Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale».

Ces déclarations menacent les efforts américains pour relancer le processus de paix, a réagi mardi l'Autorité palestinienne.

L'État hébreu a conquis Jérusalem-Est lors de la Guerre des Six Jours en 1967, avant une annexion que la communauté internationale n'a pas reconnue. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la Ville Sainte leur future capitale.

Photo AP

La limousine du Premier ministre israélien arrive à la Maison Blanche, où Barack Obama le recevait ce soir.